Pâques : la résurrection, comment y croire ?
Denis Moreau et Guillaume de Fonclare viennent d’écrire chacun un livre sur la résurrection du Christ, célébrée à Pâques par les chrétiens. L’un y croit, l’autre aimerait y croire. Ils échangent leurs points de vue.
Recueilli par Bruno Bouvet et Clémence Houdaille, le 14/04/2022
L’enjeu
La résurrection du Christ a une place centrale dans la foi chrétienne et inspire les écrivains. À l’occasion de Pâques, nous avons souhaité faire dialoguer deux auteurs qui viennent de publier sur le sujet. Denis Moreau témoigne, dans un texte mêlant réflexions philosophiques et récits personnels, des épisodes éprouvants de l’existence et leur traversée, à la lumière de la foi et de l’espérance dans la résurrection. Guillaume de Fonclare évoque son attachement à Jésus, sa tristesse devant le tombeau vide et son incapacité à faire sienne la foi en la résurrection.
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Semaine sainte : ce qu’il faut savoir sur les jours qui précèdent Pâques
Au cours de la Semaine sainte, les chrétiens commémorent la Passion et la mort du Christ avant sa résurrection. Cette année, pour les catholiques et les protestants, elle débute le dimanche des Rameaux. Elle se termine la veille de Pâques, fêté cette année le 31 mars.
Depuis quand célèbre-t-on la Semaine sainte ?
Dieu n’a pas choisi la voie la moins risquée pour faire naître son Fils. En voulant qu’il soit engendré dans le sein d’une jeune vierge, il courait de manière évidente un risque majeur, et quasiment inévitable : la mort du bébé et de la mère. Car la jeune femme est fiancée – quasiment mariée, en tout cas, promise à un homme.
J’étais dans ma campagne, à cultiver la terre. Avec patience j’en arrachais les herbes, j’ôtais de tout mon champ et l’ivraie et la ronce. On m’avait dit un jour que viendrait à passer le maître, le jardinier. Sans relâche chaque jour j’aplanissais la route, j’épierrais le chemin. Chaque matin, sans faute, je guettais son passage. Je l’attendais ici dans le coin le plus noble de mon secret jardin. Le plus beau de moi-même, pour accueillir Jésus.
Mais en vain, malgré la peine, malgré le travail qui transforma un champ jadis bien bohème en jardin cultivé, où chaque plante taillée, chaque allée mesurée brillait d’une harmonie calculée et sereine… personne. J’avais fait de mon champ un jardin déserté, oasis inutile.
Cinq pains, deux poissons… Trois fois rien ! Suffisants pourtant pour nourrir cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants : parce que Jésus est passé par là et l’on ne peut que s’en réjouir. Mais aujourd’hui, avec 7 milliards d’hommes, et 9 milliards attendus en 2050, où et comment Jésus va-t-il passer ? Peut-on encore attendre de lui l’indispensable multiplication des pains… et de l’eau, la grande absente de notre évangile, pourtant cruciale aujourd’hui elle aussi ?
La réponse est claire, Jésus passe, mais il le fait en se tournant encore une fois vers les disciples que nous sommes pour leur dire : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». Allons-nous nous replier sur nous-mêmes et nous récrier : « mais nous n’avons que cinq fromages et deux bouteilles de vin » ? Halte-là ! Tous les spécialistes de l’alimentation au niveau mondial le disent : « Il ne s’agit pas de cela. Nous disposons de ressources suffisantes. Nous devons seulement apprendre à les gérer : ne rien gâcher, restreindre certaines consommations abusives, partager, redistribuer »…