Frère Cyrille-Marie Richard
Couvent Saint-Pierre-martyr à Strasbourg
Le suivre à la maison
La scène est belle. Jésus passe, il voit un homme et un mot suffit. L’homme lâche tout pour suivre Jésus : son métier, sa famille, sa maison. Il ne prend même pas le temps de se faire un petit baluchon. Le voilà parti sur les routes de Galilée, marchant derrière Jésus. Mais l’Évangile dit-il vraiment cela ? Notre imagination n’a-t-elle pas comblé beaucoup de non-dits ? Après tout, ce passage raconte bien peu de choses.
Et la suite du texte ne présente pas Jésus marchant sur les routes, mais attablé à la maison. D’ailleurs, quelle est cette maison ? Saint Luc, plus précis, nous le dit dans son évangile : c’est la maison de Matthieu lui-même. Le futur apôtre donne un repas chez lui, il a invité Jésus, et aussi les collecteurs d’impôts, ses collègues de travail.
Mais alors… Matthieu n’a-t-il donc pas tout quitté ? Il a encore sa maison, son travail. Comment comprendre : « Il se leva et le suivit » ? La clé, c’est le sens de l’expression « suivre Jésus ». Notre imagination nous avait égarés : ce n’est pas forcément partir sur les routes en abandonnant tous ses biens. La suite de Jésus, pour Matthieu, cela aura signifié : l’inviter chez lui, à sa table, avec ses autres amis. Cela n’aura pas été un départ vers des aventures extraordinaires, mais simplement une place ouverte au Christ dans les activités ordinaires. La suite du Christ, ce n’est pas un type d’exploit tellement difficile qu’on le délèguerait à quelques missionnaires spécialisés. C’est la demande que Jésus nous adresse pour entrer dans notre vie.
Extrait de Matthieu Pas à Pas (2018)
La Croix Glorieuse : vers le salut
Le 14 septembre, l’Église fête la Croix Glorieuse. Le point commun des lectures de cette fête, c’est le serpent ; celui en bronze de l’Ancien Testament. Un commentaire des textes de la Croix Glorieuse, par le Père Marcel Domergue : Nombres 21,4b-9 ou Philippiens 2, 6-11, Psaume 77, Jean 3 13-17.
Un symbole fort que ce serpent de bronze. En effet, dans le langage des figures bibliques, le serpent est l'image du mal. En Genèse 3, il représente la tentation. Au livre des Nombres, les serpents qui déciment les Hébreux sont en quelque sorte la représentation extérieure, la projection, du mal intérieur qui détruit le peuple : le mal du doute. Soumis à la privation au cours de leur traversée du désert, les Israélites se demandent si Dieu est vraiment avec eux et si leur libération de l'Égypte n'était pas un piège. Sur l'ordre de Dieu, Moïse élève sur une perche, aux yeux de tous, un serpent de bronze, image de leur mal. Tous ceux qui, mordus, tournent les yeux vers lui sont guéris (Nombres 21, 4-9). Magie, superstition ? Non, symbole : regarder notre mal en face, le reconnaître, ne pas le gommer ou l'occulter est le commencement du salut. Sagesse 16, 3-7 commente : « Ils périssaient sous la morsure de serpents tortueux, (...) et ils eurent un signe de salut (...) celui qui se tournait vers ce signe était sauvé, non pas par l'objet qu'il voyait, mais par toi le Sauveur de tous ».
Le Christ serpent
Dans la 3e lecture, Jésus s'assimile au serpent de bronze « élevé dans le désert ». Portons d'abord notre attention sur le mot «élevé». Chaque fois que saint Jean l'emploie, il superpose l'image de la croix du Christ «élevé» au-dessus de terre, et celle du serpent au désert. Par exemple, en 12, 32 : « Pour moi, dit Jésus, une fois élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. » Lisons surtout Jean19, 37 : « Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé », qui renvoie à Zacharie 12, 10, texte qui fait aussi allusion au serpent d'airain. Pour Jean, la croix est une « élévation » pour que Jésus devienne le centre de convergence de tous les regards. Cette élévation est aussi une exaltation : Jésus est élevé jusqu'à la gloire de Dieu. En attendant, l'image se charge de tout ce qu'il y avait dans le symbole du serpent de bronze : Jésus affiche devant nous la figure de notre mal. Paul dira : « Il s'est fait péché », et même : « Il s'est fait malédiction ». Là vient confluer une autre image, présente aussi chez saint Jean : celle du serviteur frappé par notre péché, porteur de notre mal. En Isaïe 53, 1-5, le serviteur est aussi « élevé » ; il porte nos souffrances et notre péché : c'est par ses plaies que nous sommes guéris.
Accepter cette lumière
La suite de la 3e lecture dit que le Christ est venu non pas juger mais sauver. Celui qui regarde vers lui, qui croit en lui, échappe au jugement. Mais beaucoup d'hommes préfèrent ne pas « regarder » : ils choisissent les ténèbres, et non la lumière que répand Jésus sur sa croix pour ceux qui acceptent de voir ce que cela signifie. Se tourner vers le Christ crucifié, aujourd'hui, cela signifie ne pas fermer les yeux devant tous les hommes assassinés que les médias «élèvent» à nos regards, ne pas détourner la tête devant les exclus éliminés de la terre des hommes et des biens qu'elle donne. Superposer à l'image du Christ crucifié celle de tous ceux qui meurent, même quand c'est par leur faute. Ils sont eux aussi porteurs de notre mal ; de notre égoïsme, de notre indifférence, de notre inattention. Il ne suffit pas de quelque émotion passagère : regarder ceux que nous avons transpercés signifie en faire notre affaire. Faire nôtre le problème. Le problème ? Le drame plutôt. C'est là que nous pourrons trouver le Christ, et pas ailleurs.
Chaque 8 septembre, les catholiques célèbrent la naissance de la Vierge Marie. Mais est-elle vraiment née à cette date ? Quel est le sens de cette fête ?
Quand Marie est-elle née ?
La Bible ne dit rien de la date ni du lieu de naissance de Marie. Cousine d’Élisabeth, à qui elle rend visite pour annoncer sa grossesse divine, on suppose qu’elle est née à Jérusalem. Mais rien ne l’atteste.
Du 1er septembre au 4 octobre 2024 : Temps pour la Création
Instituée par le Pape François en 2015, la Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création, d’abord appelée « Saison de la Création » (2019-2020) s’est transformé en « Temps pour la Création » dès 2021. Cette journée est célébrée dans le monde entier par les communautés chrétiennes du 1er septembre au 4 octobre.
Temps pour la Création 2024« La Journée Mondiale annuelle de Prière pour la Sauvegarde de la Création offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons », a écrit le Saint-Père.
Pourquoi un Temps pour la Création ?
En 1989, le patriarche orthodoxe Dimitrios 1er de Constantinople a proposé que le 1er septembre soit une journée consacrée à la préservation de l’environnement. En 2015, le Pape François a retenu la date du 1er septembre pour instituer dans l’Église catholique, une « Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création ». L’initiative rejoignait celle des Églises orthodoxes qui à l’occasion du 3ème rassemblement œcuménique de Sibiu en Roumanie de 2007, ont proposé un « temps de la création », du 1er septembre au 4 octobre. En effet, le 1er septembre est le début de l’année liturgique pour les Églises orthodoxes, ce jour rappelle en particulier l’œuvre de Dieu dans la création du monde. Le 4 octobre est la fête de St François d’Assise.
Source : Eglise catholique de France
« Connais-toi toi-même ! » C’est l’un des trois préceptes qui étaient gravés à l’entrée du temple de Delphes. Platon l’a mis dans la bouche de Socrate. Cet adage résume l’objectif de la philosophie occidentale. Connais-toi toi-même, parce que tu ignores encore beaucoup de choses, de toi, du monde, et de Dieu.
Tu peux encore apprendre… telle la jeune femme qui attend son premier-né et découvre l’intensité de l’amour maternel. Tu peux apprendre, tel le jeune homme amoureux pour la première fois et qui veut chanter, crier, rire, exploser de joie. Tu peux apprendre, tel le paraplégique qui, affrontant sa condition, perçoit le prix de sa vie pourtant clouée au lit et le goût qu’elle prend, et ses prodigieuses possibilités. Tu peux apprendre, tel l’époux tendre qui ne savait pas qu’on pouvait autant aimer et être aimé. Tu peux apprendre, tel le coureur de fond qui trouve un deuxième souffle et, avec lui, une plénitude, une puissance inattendue en lui. Tu peux apprendre, tel le jeune enfant qui joue du langage qu’il maîtrise assez pour déjà s’en amuser.