Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

La consigne de Jésus est claire : « Suis-moi ». Est-ce que cela ne suffit pas ? Pourquoi Jésus ajoute-t-il : « Laisse les morts enterrer leurs morts » ? 

J’avoue que j’ai du mal à comprendre. Jésus empêcherait-il ses disciples d’accompagner leurs morts au cimetière ? Cela me paraît incompréhensible. Surtout, cela rejoint une expérience personnelle.

Ma famille a été frappée par deux décès rapprochés. Ces expériences douloureuses me donnent d’entendre cette phrase différemment aujourd’hui. Quand une personne décède, il n’y a pas qu’elle à mourir. Les relations avec ses proches meurent dans la forme qu’elles avaient dans cette vie sur la terre. Selon mon expérience actuelle, une part de nous-mêmes meurt avec le défunt que nous pleurons. Et nous devons accepter de laisser partir ce qui n’est plus pour laisser de nouveau jaillir la vie.

C’est ainsi que je définirais le chemin du deuil : accepter la mort pour accueillir la vie. Cela signifie admettre la mort de la personne aimée et d’une partie de soi. La vie renaît, celle vécue ensemble, mais intériorisée, et une certaine vitalité jaillit au fond de soi.

Jésus ne demande pas au disciple de ne pas enterrer son père. Il lui dit : « Dans cette épreuve du deuil, suis-moi, va vers plus de vie. Accepte qu’une part de toi-même meure en enterrant ton père, afin de pouvoir renaître à la vie. » Quand Jésus nous appelle à le suivre, c’est toujours pour un surcroît de vie : « Choisis donc la vie ! » (Dt 30, 19)

Extrait de Matthieu Pas à Pas (2018)

Soeur Carine Michel

Communauté de Nancy