Torchons et serviettes, unis pour la vie !
Vous connaissez le dicton qui commande de ne pas mélanger les torchons et les serviettes. L’Évangile, lui, est plus nuancé. Les torchons et les serviettes, l’ivraie et le bon grain, les sales types et les saints peuvent être mélangés au moins pour un temps. À notre époque obsédée par la pureté, qui dresse des frontières morales et idéologiques infranchissables entre les bons et les méchants, Jésus adresse deux avertissements :
- Seul Dieu est capable de discerner avec certitude qui mérite le bonheur éternel. Aucun homme n’est fondé à se mettre à la place de Dieu pour juger du sort définitif d’un autre homme car aucun homme ne connaît le cœur de son prochain comme Dieu le connaît. Et d’ailleurs, la miséricorde et la justice de Dieu ont le dernier mot.
- Même Dieu ne jugera qu’à la fin des temps. Car l’homme est changeant. Saint le lundi, crapule le mardi ! Plein de bons désirs un jour, dévoré par la haine et l’orgueil le lendemain. L’homme est versatile, c’est sa faiblesse. Mais c’est aussi sa chance, parce que jusqu’à son dernier souffle, il peut se laisser toucher par la grâce de Dieu.
Face à Dieu, le Diable sait qu’il arrive toujours trop tard. Il sait qu’il ne sème l’ivraie qu’après que Dieu a semé le bon grain. Que l’ivraie est toujours marginale par rapport au bon grain. Mais le Diable peut encore arracher la victoire si je juge mon prochain, si je me mets à la place de Dieu. En revanche, si je laisse Dieu être le seul juge, le seul miséricordieux, alors le Diable n’a plus aucun recours.
Frère Jean-Thomas de Beauregard
Couvent de la Vierge du Rosaire à Bordeaux
Joyeux Carême !
Une amie palestinienne est occupée à rédiger un message. Elle s’interrompt, me regarde et interroge : « Je peux écrire “Joyeux Carême !” ? » À brûle-pourpoint, j’ai répondu non. Un non de convention. Mais, bien sûr que oui, « Joyeux Carême ! »
Comment ne pas aimer cette période qui bouleverse les habitudes de toute la communauté ? J’aimais bien en France les soirées bols de riz. À cette rencontre hebdomadaire qui fait éventuellement expérimenter la faim, le christianisme en Orient oppose un changement de régime alimentaire radical, cinq jours sur sept. C’est que le jeûne dans la tradition orientale suppose la privation de viandes, d’œufs et de tous produits laitiers. Les directives spirituelles précisent que l’ascèse ne peut se faire qu’avec et sous le contrôle du père spirituel. Il ne s’agit donc pas de mourir de faim mais de faire l’expérience de la pauvreté.
Mercredi des Cendres
Les Cendres, un chemin d’Evangile
En ce mercredi des Cendres, nous allons recevoir de la main du prêtre ou des laïcs qui l’accompagnent, un peu de cendre sur notre front ou dans nos mains. Et à chaque personne cette invitation sera faite : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Les cendres, ces poussières de bois brûlé, nous rappellent notre origine terrienne. Enfants de la Terre, nous sommes très limités dans le temps et dans l’espace, soumis à plein de contraintes. Nous sommes poussière, et retournerons en poussière.
Les cendres symbolisent bien aussi notre péché, nos manquements, nos échecs, nos fragilités, nos limites, nos peurs.
L’accueil du plus petit
Quarante jours après la Nativité, nous célébrons la fête de la Présentation de Jésus au Temple. Cette fête nous plonge à nouveau dans l’atmosphère des célébrations de Noel et de l’Épiphanie. Elle apparaît comme une synthèse de ces fêtes.
Le 1er février 2024 : 70 ans du vibrant appel de l’abbé Pierre
Au cœur de l’hiver 1954, face à un froid glacial, l’abbé Pierre lance un vibrant appel à la radio Luxembourg (ex RTL).
Nous célebrerons les 70 ans de ce discours.
« Mes amis, au secours… Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à trois heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant hier, on l’avait expulsée…
Lire la suite : Discour de l'Abbé Pierre du 1er février 1954