La paille et la poutre
Il y a les voyants, ceux dont le regard éclaire l’invisible par leur bonté. Il y a les voyeurs, ceux qui guettent les multiples travers de leurs semblables et se complaisent à les révéler aux autres.
Il y a ceux qui tâtonnent pour avancer, la vue basse, mais dont le cœur sait reconnaître la justesse du ton, la bonté cachée derrière une rudesse pudique, le feu sous la cendre. Il y a les justiciers qui revendiquent la transparence, l’exactitude, et le pouvoir que donne la vue.

Jésus et Rabelais
A travers l’actualité très agitée de ces derniers jours, Arnaud Alibert, rédacteur en chef assomptionniste à La Croix, s’interroge sur la meilleure façon de rester humain quand les dominants règnent ailleurs en maîtres. Arnaud Alibert, le 20/02/2025
Il y a des semaines plus dures que les autres. Sans doute parce que l’histoire n’est pas une ligne droite, ni la vie un long fleuve tranquille.
Le secret de Dieu
Une émotion très singulière surgit quand une femme confie à une amie sa joie d’attendre un enfant. Elle partage son désir d’avenir, tout en potentiel, mais, en elle, comme déjà pleinement réalisé. C’est encore si fragile qu’elle n’en parle qu’à mi-voix. Elle ne l’a pas encore vu, mais elle le ressent comme une présence entêtante qui change tout. Ce petit rien du tout fait déjà tourner le monde autour de lui. Mystère de l’origine ? Ce sentiment disparaîtra, mais à ce moment-là précisément, il est irrésistible et envahissant.
L'éspérance 2025
L’espérance en 2025
Nous avons peut-être fait cette expérience ordinaire en temps de fête de nous tenir près d’un feu. Au petit matin, l’âtre de la cheminée est couvert d’un tas de cendres. Cette vision dit-elle tout de ce qui est ? L’espérance vient ici dire à la raison que des braises s’y dissimulent encore. Rien n’est certain évidemment, mais cela pourrait bien constituer la vérité du jour nouveau. Pour filer la métaphore, disons ouvertement que « nous » est une braise qui peut rallumer le feu qui éclaire et réchauffe notre monde et que les ego qui prennent toute la place sur le devant la scène sont de la cendre qui volera au vent.
L’espérance est cette vertu – cette « force », en latin – qui nous fait tenir pour vrai le bon qui devrait être. En ce début d’année, elle porte envers et contre beaucoup ces convictions pour demain : que l’humanité prendra mieux conscience des limites de sa sœur la terre et qu’elle aura davantage soin d’elle ; que les religions vont se parler, non pas seulement au sommet de leur hiérarchie, mais dans les ruelles des villes du Moyen-Orient comme sur les places de nos cités ; que les jeunes couples ici en Occident n’auront pas de scrupule pour raison climatique, de peur pour raison de manque de confiance ou d’angoisse pour raison financière, à avoir un enfant, le premier ou un suivant.
Que 2025 nous donne de faire grandir ce qui nous unit. Pour que 2026 soit encore plus belle que 2025. Espérons-le vraiment !
Arnaud Alibert, rédacteur en chef assomptionniste au journal La Croix
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