Une force pour vivre
Adaptés aux différentes circonstances de la vie, tous les Sacrements sont des signes que Dieu nous donne, pour nous dire et nous donner son amour, sa présence, sa force ; pour nous faire entrer dans son Salut et nous permettre d’en devenir témoins… Ce n’est pas une question d’âge. Une personne jeune peut sentir la maladie s’installer dans sa chair et marquer dangereusement sa vie. Quand vient le grand âge, il peut y avoir des étapes, des seuils, où les forces et l’autonomie diminuent "dangereusement"… Dans un passé encore récent, on a certainement eu tort d’attendre pratiquement un danger de mort immédiat pour penser à ce sacrement.
Dès le temps des Apôtres
&emdash;Si l’un d’entre vous est dans la souffrance, qu’il prie. Si quelqu’un est dans la joie, qu’il chante le Seigneur. Si l’un de vous est malade, qu’il appelle ceux qui exercent dans l’Eglise la fonction d’Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. Reconnaissez vos péchés les uns devant les autres, et priez les uns pour les autres afin d’être guéris, car la supplication du juste agit avec beaucoup de puissance." (Epitre de Saint Jacques 5,13-16)
Souffrir, être « malade »… La foi au pied du mur !
La maladie "remet beaucoup de compteurs à zéro" : il faut réapprendre bien des choses. Les gestes les plus simples parfois. Et aussi la prière. Alors qu’on aurait tout spécialement besoin de Dieu, on ne sait plus comment lui parler. C’est un risque pour la foi, l’espérance et la charité : la révolte est parfois proche, avec le repliement sur soi et sur ses malheurs, l’isolement dont on souffre et qu’on risque en même temps d’entretenir, le regard sur les autres plus difficilement bienveillant… Cela peut être aussi un temps d’approfondissement, de redécouverte de la vraie valeur des choses, des personnes… On hésite évidemment à dire une chance, même si certains, à l’expérience, le disent très clairement. Par le sacrement, les malades sont appelés et aidés à vivre dans la confiance le chemin parfois très rude qu’ils ont à parcourir.
Le Sacrement des malades, c’est le sacrement du réconfort de Dieu…
En le célébrant dans la foi, bien consciemment, on peut souvent reconnaître de façon presque palpable les grâces de ce sacrement : grâce de vérité sur ce que nous sommes en train de vivre laborieusement… et cela peut aider chacun (le malade, les siens, ceux qui viennent au nom de la Communauté chrétienne) à trouver l’attitude et les mots justes grâce de paix et de réconfort, et parfois une véritable guérison de l’angoisse devant le présent et l’avenir incertains grâce d’abandon à l’amour paternel de Dieu dans la confiance, pour pouvoir dire dans la paix "Que Ta volonté soit faite" , dans la certitude que Dieu nous veut toujours Vivants, nous appelle toujours à la Vie.
Une question pour nos Communautés chrétiennes…
La maladie, le grand âge, le handicap, isolent souvent en mettant à part de la société. Et dans nos communautés chrétiennes, quelle place faisons-nous réellement à toutes ces personnes… qui ont peu de moyens de se faire entendre ? Quels liens de communion sont maintenus ou tissés avec elles ? Tous les membres du corps sont utiles à la vie de l’ensemble… ! Le sentiment d’être à charge ou même, simplement, de ne plus intéresser personne est une des souffrances des malades. Comment montrons-nous que nous les aimons, qu’ils comptent pour nous et que nous comptons sur eux ? C’est toute l’Eglise qui doit être "sacrement", vrai signe parlant de l’amour du Dieu Sauveur, au service des malades et de tous...
A propos du sacrement des malades...
Celui qui reçoit l'Onction des Malades est comme greffé sur la Passion du Christ. Le malade n'est plus seul face à la souffrance, une souffrance qu'il ressent dans tout son être, et pas uniquement dans son corps, comme une annonce de la Mort. Le Christ est avec lui dans ce combat.
L'onction des malades n'est pas destinée d'abord à celui qui va mourir l'heure d'après. Elle n'est pas normalement le dernier sacrement qu'il recevra.
Cependant ce ne serait respecter ni Dieu ni l'Homme que de gommer la perspective de la Mort.
- Ce ne serait pas respecter l'Homme, car la mort est inéluctable.
- Ce ne serait pas respecter Dieu, car Dieu ne veut pas abandonner plus l'homme dans sa mort que dans les jours de sa vie.
Le croyant qui reçoit l'onction des malades n'est peut-être pas plus courageux qu'un autre homme devant la perspective de la Mort. Mais par le Sacrement, il confie cette mort qu'il redoute au Christ qui, lui aussi l'a affrontée dans l'angoisse, mais sans céder au désespoir. S'il peut trouver comme le Christ sur la Croix, la force de faire de sa vie une offrande, ne fut-ce que fugitivement, il pourra expérimenter l'annonce de la résurrection.
Celui que dès lors l'animera ne sera plus la "Resignation" mais "l'Amour".