Novembre est le mois de l’année qui me fait entrer dans la nuit. Chaque matin, je me lève bien avant le lever du soleil et, chaque soir, je me couche bien après son coucher : impossible d’échapper à l’obscurité extérieure ! Désorientée par ces jours qui se font de plus en plus courts, j’attends patiemment l’arrivée de l’Avent qui m’orientera, en décembre, vers la lumière de Noel. En attendant de me laisser guider par ce phare, je suis invitée à vivre sans boussole le mystère de la mer, tantôt calme tantôt démontée, de la nuit. Elle vient me rappeler que ma vie est tissée de fils de toutes couleurs, du plus sombre au plus lumineux.
Croître en vérité
Depuis le début de son pontificat, en 2013, François ne cesse de plaider en faveur de l’accueil des migrants. Une position rendue encore plus actuelle par l’arrivée massive de migrants à Lampedusa ces derniers jours et qu’il défendra aussi à Marseille, les vendredi 22 et samedi 23 septembre.
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La veuve de Naïm
« J’allais sans regarder, ses yeux s’étaient éteints. Et avec eux, le monde : quel jour étions-nous donc, quelle heure de la journée ? Une nuit infinie s’ouvrait là devant moi. Je ne voyais personne, car lui ne voyait plus. J’étais morte avec lui, nul n’osait me parler. La foule autour de moi m’entourait comme un mur, me soutenait à peine, me portait à moitié. La porte de la ville marquait l’ultime passage. Mon fils allait sortir, ne plus jamais entrer. Comment aurais-je la force de passer, tout à l’heure, la porte en l’autre sens ? Le bruit allait croissant, à mesure qu’approchait la terrible muraille, le cortège grossi par des passants curieux. Je voulais me terrer là, maintenant, mourir avec mon fils, m’emmurer avec lui. Me donner tout entière, pour ranimer sa vie.
Le silence un instant gagna tout alentour. Une voix : « ne pleure pas ». La première entendue depuis le drame cruel. Personne jusque-là n’avait osé briser mon mutisme obstiné. On eut dit que la mort était si contagieuse que j’en portais partout le funeste présage. Jésus franchit d’un pas le fossé redoutable qui s’était imposé entre moi et le monde. Achevant d’embrasser ma terrible amertume il saisit la litière où gisait mon malheur. Je compris sur le champ qu’il était avec moi, qu’il entrait dans mon deuil et jusque dans la mort où reposait mon fils. Lui seul avait forcé le seuil infranchissable. J’ouvrais enfin les yeux, la nuit était passée. »
Frère Franck Dubois
Dominicain
Couvent Saint Pierre martyr à Strasbourg
Frère Franck Dubois
Dominicain
Couvent de Saint Pierre Martyr - Strasbourg
Matthieu 5, 1-12a
En ce temps-là, voyant les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples s’approchèrent de lui. Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
« Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.
Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.
Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! »
Faillibles témoins
Ils sont douze apôtres, comme les douze tribus d’Israël, institués là symboliquement comme douze nouveaux patriarches d’un nouveau peuple porté par une nouvelle Alliance. Apôtre, cela veut dire « envoyé ». Ils sont envoyés. C’est la réponse à la prière demandée par Jésus juste avant. Voilà les ouvriers envoyés pour la moisson, les pasteurs qui manquaient pour que les brebis soient conduites au salut.