Peut-on désespérer de l'humanité ?
"En voyant ce dont l'homme est capable, on en vient parfois à désespérer de l’humanité", écrit un lecteur. La réponse d'Isabelle Le Bourgeois, religieuse auxiliatrice, ancien aumônier de prison, contrôleur auprès du contrôleur général des lieux de privation de liberté.
Désespérer de l'humanité ? C'est une chose qui m'arrive ! L'autre vous échappe, il reste un mystère. C'est fascinant et en même temps, c'est à respecter profondément. Ce que j'avais cru, espéré pour l'autre n'arrive pas, parce que son rythme n'est pas le mien et qu'il prend une autre voie que celle que j'avais imaginée. C'est ainsi. Mais s'il ne faut surtout pas faire d'angélisme, nous avons le devoir de continuer à espérer.
J’ai raté ma vie. Quel gâchis ! Quand j’y songe, mes souvenirs ressemblent à des cauchemars ! J’ai semé la mort, la peur, j’ai brigandé, j’ai commis des exactions, toutes ces horreurs que je n’oserais raconter. Mais à la fin, à la dernière minute, une rencontre. Une rencontre sur une croix ! Le Messie et moi, nous sommes voisins de croix. Vous connaissez l’histoire : la foule, les grands-prêtres et l’autre voisin de croix. Nous, les brigands, nous savons mieux que quiconque si une peine est juste ou pas. Eh bien, je peux l’affirmer, celle de Jésus était injuste. Non pas disproportionnée, carrément injuste.
Un personnage éminemment sympathique
Présentation du Seigneur
Quarante ! Le 2 février, cela fait quarante jours que Jésus est né. Quarante dans la Bible, c’est le temps de la maturité. Quarante, c’et le nombre d’années passées par le peuple juif au désert avant d’entrer dans la terre de la promesse. Quarante jours, c’est le temps où Jésus se retire afin de se préparer à sa vie publique. Pourquoi quarante ? On suppose que, pour les Hébreux, c’était le nombre estimé de semaines entre la conception d’un enfant et sa naissance.
Et toi, où en es-tu ?
À l’époque, l’Europe était droguée par l’afflux de richesses : François d’Assise a cru que Jésus-Christ était le Dieu de l’impossible. Plus tard, le monde fut pris dans une guerre politico-religieuse globale : Ignace de Loyola crut que Dieu pouvait faire toute chose nouvelle. Les gens mouraient sur les trottoirs de Calcutta : une disciple du Christ a été la consolation dont le Seigneur rêvait.