Dans son encyclique Laudato si’ (2015), le pape François nous invite à « écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » afin de nous engager résolument sur le chemin d’une « conversion écologique » et d’une « révolution culturelle ».
Pour reprendre les mots de Charles Péguy : « Complice, complice, c’est comme auteur. Nous en sommes les complices, nous en sommes les auteurs. […] Et quand on le laisse faire, il y a le même crime ; c’est le même crime ; et il y a la lâcheté par-dessus. »
Peut-être est-ce un peu brutal de comparer la trahison de Judas à notre attitude vis-à-vis de la création. Et pourtant… En une fidélité incertaine, Judas trahit. En une infidélité certaine, nous voici donc au pied du mur. Reconnaissons-nous notre responsabilité vis-à-vis de la création ?
Soeur Anne-Claire Dangeard (CRSD, Couvent de Nancy)
Durant cette période de vacances, quel geste concret puis-je poser en réponse aux cris de la terre et des hommes ?
Commentaire de Frère Jacques-Benoît Rauscher*
Dans le monde, il y a toujours plus de migrants. Aujourd’hui, les migrants internationaux, ceux qui ne vivent pas dans leur pays d’origine, représentent un humain sur 30 : 280 millions de personnes en 2020 contre 173 en 2000. Pas étonnant que ça préoccupe le pape François ! Pourtant, certains se demandent un peu de quoi il se mêle quand il nous demande de les accueillir ! Mais au fond, que disent la Bible et la tradition chrétienne sur cette question ?
https://www.theodom.org/video/etrangers/
*Frère Jacques-Benoît Rauscher enseigne la théologie morale et l'éthique sociale à l'Université de Fribourg en Suisse. Avant d'entrer dans l'Ordre dominicain, il était professeur de Sciences Économiques et Sociales et participait à une équipe de recherche en sociologique (Sciences Po/ CNRS).
Point trop n'en faut
Huit convives, cent cinquante-trois gros poissons. Je n’ai jamais été doué pour les proportions, mais ça me semble tout de même beaucoup. Comme à Cana, où Jésus, plutôt que de fournir les quelques bouteilles suffisantes pour finir le repas, s’était cru obligé de changer en vin des centaines de litres d’eau. Alors certes, Jésus est un convive utile et plein de ressources, mais il est tout de même un peu excessif. On ne lui en demande pas tant.
En septembre 2022, des classes, des écoles ne pourront proposer d’enseignement religieux par manque d’intervenants et non faute d’enfants ou de familles intéressées.
Photo archives RL Pierre HECKLER
C’est un appel urgent qui nous est fait aujourd’hui pour demain
si nous voulons permettre à des enfants d’entendre parler
de Jésus dans un cadre autre que celui de la paroisse.
Faire découvrir la foi catholique à tous les élèves, qu’ils soient
croyants ou non croyants c’est une belle mission de baptisé.
Pourrait-elle devenir la vôtre ?
Vous n’êtes pas seul(e) !
Un accompagnement des intervenants
en enseignement religieux (IER) est fait, une formation assurée.
Si vous vous sentez concerné(e), même pour 2 – 3 h
par semaine, n’hésitez pas à contacter
votre prêtre pour en discuter.
L’humanité pleure son péché. La création gémit d’être soumise à la violence et à la mort*. Et pourtant, elle continue d’attendre la libération de ses maux. Elle continue d’espérer. La Trinité tient conseil : le Père ne se résigne pas à abandonner sa création.
Il demande : « Qui enverrai-je ? » « Envoie-moi ! », répond le Fils qui veut faire la volonté de son Père. Et l’Esprit saint acquiesce. Vient le moment où la création mûrit son plus beau fruit : une jeune fille de la nation juive, de Nazareth en Galilée. Elle a pour nom Marie et Dieu l’a comblée de grâce. « Dépêchons-lui notre meilleur agent », décide le conseil divin. « Qu’il lui propose de porter au monde son Sauveur. » Et l’archange Gabriel se met en route.
L’ange franchit la distance qui sépare le trône divin de la maison de Marie. Il entre doucement dans la pièce. Son rayonnement, soudain, inonde l’espace de couleurs. ‒ Écoutons l’ange s’adresser à Marie.
« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. »
Silence.
Va-t-elle accepter ? La Trinité retient son souffle. La création retient son souffle. Et nous aussi.
« Fiat. Qu’il m’advienne selon ta parole. »
− « Béni sois-tu, ô Père, toi qui as maintenu ton projet d’amour. Et bénie sois-tu, Vierge Marie, toi qui as dit oui. »
Frère Franck Guyen
Couvent de Lille