Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Le voyage continue !
En ce matin du deuxième dimanche de l’avent, l’appel vigoureux de Jean-Baptiste nous réveille : «
Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche.» Comment est-il possible que je me
convertisse ? Comment est-il possible que je change en moi tout ce qui ne va pas ? C’est trop difficile
! J’ai pourtant plusieurs fois essayé, Seigneur ! Moins râler, m’émerveiller, devenir plus généreux,
aimer mieux… Mais je n’y arrive pas, ou alors pas assez bien, ou alors pas assez longtemps. Aide-moi,
Seigneur ! Au noviciat des Dominicains, je m’étais fait houspiller parce que j’avais dit : « Je ne suis pas
digne de suivre le Christ dans la vie religieuse. » La réponse que me fit le père responsable de notre
formation m’a tellement marqué que je m’en souviens encore 37 ans après : « Personne n’est digne,
c’est Dieu qui m’en fait le don ! »

Nous voyons notre vie chrétienne comme un but à atteindre, la sainteté comme un horizon lointain
et bien sûr inaccessible. Alors qu’il s’agit juste de marcher aux côtés de Dieu. Le prophète Michée
l’affirme : « Le Seigneur t’a fait savoir ce qui est bien, ce qu’il réclame de toi : rien d’autre que
pratiquer la justice, aimer la miséricorde, et marcher humblement avec ton Dieu. » Jean-Baptiste,
dans l’Évangile de ce jour, nous demande de travailler durement : préparer, aplanir et nettoyer.
L’image évoque tout le travail nécessaire pour un terrain à cultiver. Cependant, c’est notre cœur que
nous devons préparer pour que le Seigneur vienne : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits
ses sentiers. » C’est lui qui vient à moi et non l’inverse ! Car à lui tout est possible. Ma dignité me
vient de lui, il me la donne, car il m’aime ; en moi, il se prépare une demeure. Car à lui rien n’est
impossible.

Ma vie avec Dieu n’est donc pas un but, mais un voyage où il chemine à mes côtés. C’est lui qui me
montre la route. Il me donne de voir ce qu’il me faut ajuster pour vivre l’Évangile et pour lui plaire.
L’attitude du veilleur de ce temps de l’avent, mon attitude, c’est de me laisser aimer de Dieu comme
je suis, de me laisser rendre digne comme au jour de mon baptême, car il peut tout avec mon désir, il
me fait lentement produire du fruit. Mon travail de la semaine consiste donc à me préparer en me
mettant sous le regard de Dieu qui m’aime sans condition. Je dois aplanir le chemin qui le mène à
mon cœur en disant : « Viens Seigneur en mon cœur, ne tarde plus. » Enfin, il me faut garder pur
mon cœur en m’appuyant sur Dieu seul qui peut tout. « Comment garder pur son chemin ? En
observant ta parole. De tout mon cœur, je te cherche Seigneur. »* C’est possible, puisque rien n’est
impossible à Dieu !

Frère Réginald Blondeel
Dominicain
Couvent de Nancy