Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Frère Xavier Loppinet^4

Dominicain

Couvent de Nancy

Texte biblique

Le martyre d’Étienne (Actes 7, 54-60)

Ceux qui écoutaient le discours d’Étienne avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre lui. Mais lui, rempli de l’Esprit saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.

Méditation

Passage de témoin

Étienne, un des sept diacres institués par les Apôtres, est le tout premier martyr de l’Église, le premier disciple du Christ à donner sa vie pour lui. Il meurt en prêchant. L’unique récit en est donné par saint Luc dans les Actes des apôtres. Les dernières paroles dans sa bouche sont la reprise des paroles de Jésus sur la Croix : « Père pardonne-leur. » Étienne meurt à la façon de Jésus ou, pour mieux dire, en Jésus.

Mais avant le pardon, il y a la contemplation de la gloire de Dieu et de Jésus : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »

La vision de la gloire de Dieu, en accès direct, met en rage ses persécuteurs. C’est un blasphème ! Comment oser dire qu’un mortel a un accès direct à Dieu ? C’est cela même qui choque en apparaissant comme une provocation, redoublée par la mention de Jésus à la droite de Dieu, partageant sa gloire.

Le témoignage d’Étienne (« martyr » : le mot grec signifie « témoin ») est capital dans l’histoire de l’Église. Ceux qui vont le lapider déposent leurs vêtements au pied d’un jeune homme, Saul, le futur Paul, qui approuve ce meurtre.

Mais Dieu a entendu la prière d’Étienne de ne pas leur compter ce péché. Paul va voir le Christ dans la lumière, sur le chemin de Damas, le Christ qui fait alors corps avec l’Église persécutée. « Je suis Jésus que tu persécutes. » Sans Étienne, pas de Paul.

Admirable transfusion de la grâce, passage de témoin, du martyr au persécuteur. L’Église manifeste que tout vient du Christ Jésus. Elle n’a d’autre mission que de transmettre le message du Ressuscité de proche en proche. Ce proche fût-il notre ennemi.