Un roi étonnant
En cette fête du Christ Roi de l’univers, la liturgie déconcerte nos imaginations humaines pour nous faire entrer dans l’imagination divine. Nous aimons à nous représenter les rois avec de belles figures, drapés dans de magnifiques vêtements, une couronne d’or sur la tête, et siégeant sur un trône en majesté. Le Christ se révèle un bien curieux roi : défiguré par les outrages et les crachats, dénudé jusqu’à la chair, couronné d’épines et trônant sur le dur bois de la croix. Tout semble dessus dessous.
Où est donc ton église ?
« Comment, en un plomb vil, l'or pur s'est-il changé ? » Ce verset des Lamentations, magnifiquement tourné par Jean Racine dans une scène d'Athalie, hante désormais nos lèvres, offrant des mots bien assortis à l'expression de notre perplexité, de notre déception, de notre tristesse. Qui de nous, en effet, n'a encore dans les yeux les images grandioses du sénat cosmopolite de têtes mitrées qui, réuni autour de Paul VI, proposait au « monde de ce temps » (déjà révolu), comme un signe d'espérance et de joie, le mystère de l'Église, lumière des nations ?
Dimanche 14 novembre, nous célébrons la 5e édition de la Journée mondiale des pauvres. Voulue par le pape François, elle a été fixée à l’avant-dernier dimanche de l’année liturgique qui se termine avec la fête du Christ-Roi.
Ce rapprochement n’est pas fortuit. Il manifeste
La grande fête de tous les saints célèbre l’immense foule de tous ceux qui, sans avoir été cités en exemple par l’Église, ont mené une vie selon l’évangile. Entrés dans le "royaume des cieux", non pas par leurs mérites, mais par simple grâce, ils vivent dans un présent éternel, contemplant la beauté de l’amour divin. Comment en dire plus ? Bien sûr, Jésus parle souvent de ce "Royaume" et le promet même "dès aujourd'hui" au bon larron.
Sais-tu, oui tu le sais, combien tu as changé ma vie ? J’étais grimpé sur ce sycomore pour te voir. On ne parlait que de toi, le jeune prophète, le maître à l’enseignement surprenant, le messie peut-être. Toute la ville était dehors. J’ai quitté mon bureau, je me suis mêlé à la foule, mais, tu connais ces rassemblements, au troisième rang on ne voit déjà plus rien, surtout moi, qui suis de taille petite. Me voilà donc sur ce sycomore. Qu’est-ce qui m’a fait grimper là-haut ? Sait-on pourquoi l’on fait telle ou telle chose ?