Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

 

Dans l’évangile du 4e dimanche de l’Avent qui évoque l’origine de Jésus-Christ (Mt 1, 18-25), saint Matthieu met en lumière la figure de Joseph. Ce texte vient après une longue généalogie qui remonte à Abraham et va jusqu’à Joseph, « l’époux de Marie de laquelle est né Jésus, que l’on appelle Christ » (v. 16).

Le début de l’Évangile de Matthieu situe la naissance de Jésus comme un aboutissement de la longue histoire de Dieu avec les hommes. Le texte de l’annonce à Joseph qui suit explique pourquoi le fils d’une vierge peut être dit fils de David. C’est donc un moment déterminant de l’histoire du salut.

Joseph est assailli par un dilemme lorsqu’il apprend la grossesse de Marie « enceinte par l’action de l’Esprit saint ». Il est contrarié mais cela ne l’empêche pas de dormir. Il ne laisse pas la tempête des émotions envahir tout son espace intérieur. Malgré les tourments, il tient son âme « égale et silencieuse », pour reprendre la formule du psalmiste (cf. Ps 130). C’est peut-être ce trait de caractère qui fait de lui un « homme juste » (v. 19). Joseph est plongé dans le sommeil mais son cœur veille (cf. Ct 5,2). « Les sens sont au repos mais le fond de l’âme est ouvert », commentait Benoît XVI.

Cette disposition le rend disponible au message déroutant de l’ange qui le visite dans un songe : « Joseph se leva et fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit » (v. 24). Sans discuter, sans même un mot pour en savoir plus. L’homme du sommeil et du songe est aussi celui du silence. Joseph est un modèle d’intériorité.

 Dominique Greiner,