Conte des temps modernes
Transparent au regard des passants trop pressés, un vieil homme est assis, transi et affamé sous un porche à l’abri des frimas de janvier. Il implore un sourire, une pièce de monnaie.
Passe un chien dans la rue, un chien de pedigree. Une voiture suit, heurte le canidé. Aussitôt extirpés de leurs logis douillets accourent de partout des bourgeois empressés.
« Ne le laissez pas là, amenez-le chez moi. J’ai une couverture afin qu’il n’ait pas froid ! ». Quelques instants après, l’animal est pansé, dorloté, réchauffé, maintes fois caressé.
Au dehors dans la rue le silence est tombé. Tout le monde est rentré, a fermé ses volets.
Sous son porche, à l’abri des frimas de janvier, le vieil homme soudain s’est mis à aboyer.
(Daniel Boy)
« La Toussaint est d’abord une fête de l’Église. Les hommes et les femmes que nous vénérons ce jour-là ne sont pas des individus simplement juxtaposés les uns aux autres, et dont chacun pourrait ignorer son voisin ; ce sont les membres de l’unique peuple de Dieu et les citoyens de l’unique cité de Dieu. Ils ont été créés, non pour une réussite individuelle qui leur vaudrait un jour « les honneurs des autels », mais pour remplir une fonction et tenir une place dans cette immense construction qu’est l’Église.
Pour reprendre la comparaison classique, les saints sont les pierres vivantes que Dieu utilise pour bâtir son Église. La réunion de ces pierres ne constitue pas un tas de pierres, mais une Église, lieu adéquat de la Gloire de Dieu. La Toussaint est comme la dédicace de cette Église vivante ; l’admiration dont déborde l’office est l’émerveillement du chrétien ravi devant la beauté de cette Église. »
Paul Christophe, Douze chemins de prière pour le temps de Pâques, Éd. Du Cerf, p. 207-209
Extraits d’un entretien entre Etienne Grieu, jésuite, théologien, président du Centre Sèvres à Paris et Sophie de Villeneuve dans l’émission « Mille questions à la foi » sur Radio Notre-Dame.
Lire la suite : Faut-il affirmer ses convictions chrétiennes ?
Dans « Comment l’Amérique veut changer de pape », le journaliste Nicolas Senèze dévoile les manœuvres d’un groupe de riches Américains ultraconservateurs pour favoriser l’élection d’un pape à leur convenance.
Ils ont baptisé l’opération « The Red Hat Report ». Red hat par référence à la toque rouge (la barrette) que les cardinaux reçoivent du pape lorsqu’ils sont élevés à cette haute dignité. « The Red Hat Report », donc, est une enquête lancée par un groupe de riches catholiques ultraconservateurs américains, ulcérés par la tournure qu’a prise le pontificat de François. Réunis en septembre 2018 à Washington, ils ont décidé de passer au crible tous les cardinaux en âge (ils sont aujourd’hui cent dix-neuf à avoir moins de 80 ans) de participer au conclave qui, le moment venu, choisira en son sein le successeur du pontife argentin.
Leur objectif est de préparer le terrain pour favoriser l’élection d’un pape à leur convenance. Un pape qui ne passerait pas son temps à dénigrer « le dieu Argent » et le libéralisme débridé, à dénoncer la politique des Etats occidentaux à l’égard des migrants, à faire preuve de mansuétude envers les auteurs de toutes sortes d’entorses à la morale catholique (homosexuels, femmes qui ont avorté, couples non mariés, divorcés remariés, etc.). Bref, un conservateur bon teint qui saurait restaurer l’ordre catholique de toujours, profané, à leurs yeux, par François.
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Lire la suite : Le Pape et les milieux catholiques conservateurs américains
Le mois d’octobre 2019 sera le Mois missionnaire extraordinaire afin d’alimenter l’ardeur de l’activité évangélisatrice de l’Église ad gentes…
C’est ce qu’a souhaité le Pape dans la lettre qu’il a adressée au cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, évoquant l’approche du centenaire, le 30 novembre 2019, de la promulgation de la lettre apostolique Maximum Illud de Benoît XV. Par cette lettre, Benoît XV a voulu replacer l’Évangile et son annonce au centre de l’engagement missionnaire.
Le pape François réaffirme donc l’implication de toute l’Église dans l’élan missionnaire, tel que l’a souhaité le concile Vatican II. Une action qui implique un renouveau de l’Église précisément dans un sens missionnaire.
Pour le cardinal Filoni, « si une personne aime, elle établit tout de suite des relations. Elle téléphone, elle rencontre, elle écrit, elle a le désir de sortir. Tout ce qui se fait par amour crée une relation fondamentale. La nature missionnaire, si elle naît d’une foi qui aime, est relation ».
L’action missionnaire est le paradigme de toute œuvre de l’Église et, de ce point de vue, les conférences épiscopales, les diocèses du monde et tous les mouvements doivent se constituer en état permanent de mission : « Il n’existe aucun aspect de notre activité qui ne se rapporte pas à la Mission », réaffirme le préfet.
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