Prière de consécration et de remise de l'humanité, et en particulier de la Russie et de l'Ukraine, au Cœur Immaculé de Marie, que le Pape François a prononcé le 25 mars 2022, en la fête de l'Annonciation :
« Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché. Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.
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Au Vatican, les attentes se cachent parfois derrière des allusions bibliques. Et c’est le cas, cette fois-ci, avec une confidence faite par l’un des responsables de la Curie quelques heures après la publication par François, d’une nouvelle constitution apostolique pour réorganiser en profondeur le travail du Saint-Siège.
Au cours de l’échange, naturellement accepté à condition de préserver l’anonymat de notre interlocuteur, on évoque les réformes mises en place par le pape argentin. « Ces derniers temps, nous glisse alors ce responsable du Vatican, j’ai entendu beaucoup de gens, ici, qui citaient une phrase de l’Exode : “Un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte, qui n’avait pas connu Joseph”… » La phrase dans l’Ancien Testament, marque un tournant pour le peuple élu : le nouveau pharaon a oublié Joseph, jadis homme le plus puissant d’Égypte, et décide alors de réduire le peuple d’Israël en esclavage.
Mais qu’a donc à voir cette anecdote biblique avec le pape et la Curie ? « C’est simple, répond notre source. Ces personnes souhaitent ardemment un retournement. Ils espèrent qu’une fois le pape François parti, le prochain pape oubliera tout ce qu’il a mis en place, et tous ceux sur qui il s’est appuyé. » Une interprétation révélatrice de la résistance de certains, au sein de la Curie, à tout changement, et de l’espoir nourri par ces derniers de voir arriver rapidement la fin du pontificat.
C’est d’ailleurs sans doute pour parer à cette résistance que le pape a décidé, samedi 19 mars, de publier cette nouvelle constitution, pourtant attendue depuis neuf ans, sans aucun préavis. Au sein même du Vatican, très peu de responsables étaient au courant de ce calendrier. « Une manière, résume une source vaticane, d’empêcher tout blocage. »
Loup Besmond de Senneville,
Envoyé spécial permanent de La Croix au Vatican.
L'Évangile, rien que l'Évangile
Depuis le début de son pontificat, le pape François travaille à la réforme de l’Église. Il vient de franchir un nouveau cap avec la publication, samedi 19 mars, de la nouvelle constitution apostolique qui change en profondeur les services du Vatican. Ce texte est important, car à travers son organisation, son fonctionnement, ses nominations, la place qu’elle reconnaît aux laïcs, l’Église dit toujours quelque chose d’elle-même, de la manière dont elle comprend sa mission, de la façon dont elle entend la mener.
Avec cette nouvelle constitution apostolique, le pape pérennise les changements qu’il conduit depuis neuf ans en vue de renouveler le style de l’Église et de dynamiser son élan missionnaire. Si l’Église veut être servante, elle doit le manifester à travers toutes ses composantes, y compris au plus haut niveau. La curie romaine ne doit pas être une bureaucratie où l’on vient faire carrière ; elle ne peut pas être une entité hors-sol coupée de la réalité de la vie des communautés locales.
Placée sous la responsabilité du Saint-Père, elle doit être au service des Églises locales pour les soutenir et les accompagner dans leur mission évangélisatrice, pour recueillir le meilleur de ce que chacune vit et le faire connaître aux autres en vue d’une stimulation mutuelle.
Praedicate evangelium. https://www.cath.ch/newsf/praedicate-evangelium-la-nouvelle-consitution-qui-reforme-la-curie/ Le nom de la nouvelle constitution apostolique « sur la curie et son service à l’Église et au monde » résume bien la perspective du pape François. Annoncez l’Évangile ! C’est une feuille de route adressée à tous ceux et celles qui travaillent à la curie, comme à tous ceux et celles qui œuvrent dans toutes les institutions et les services d’Église. L’Évangile, rien que l’Évangile.
Dominique Greiner,
Rédacteur en chef de Croire-La Croix
Le pardon entre frères et sœurs, ce n’est pas très facile. C’est vrai dans les familles, dans la société… et même dans les couvents ! À travers l’histoire de Joseph, la Bible nous donne un magnifique exemple de fraternité qui renaît à partir de la miséricorde.
Retrouvez ici la vidéo de sœur Federica sur la Miséricorde.
https://www.theodom.org/video/genese-misericorde/
Soeur Federica était avocate avant d'être dominicaine de la Congrégation Romaine de Saint Dominique. En 2021, elle vit au couvent de Poitiers.
« Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. » (Lc 3, 16)
Saviez-vous que la parole de Jean-Baptiste au sujet de la sandale de Jésus dont il ne peut dénouer la courroie se retrouve chez Matthieu, Marc, Luc, Jean et Paul ? C’est même le seul verset commun aux cinq témoins.
Pourquoi les cinq ont-ils été frappés à ce point par cette image apparemment banale de la courroie déliée d’une sandale ? Une petite enquête nous apprend qu’au temps de Jésus, les disciples* qui choisissaient de se mettre à l’école d’un rabbin faisaient avec lui cette sorte de contrat : « Rabbin, si tu acceptes de m’enseigner, de mon côté, je m’engage à faire ta vaisselle, ton ménage, ton linge et tes achats. Mais lorsque tu reviendras de pérégrinations, ne compte pas sur moi pour me mettre à genoux et te laver les pieds. En bon juif, je ne veux être l’esclave de personne. »
Tout d’un coup, la parole de Jean-Baptiste s’éclaire. C’est comme s’il disait : « Celui que je viens de baptiser était l’un de mes disciples. Il était “derrière moi”, alors que c’est à moi de devenir son disciple. Or, je n’en suis pas digne. Plutôt que devenir son disciple, je devrais être son esclave, dépendre entièrement de lui, me mettre à genoux à ses pieds. Mais en fait, je ne suis même pas digne d’être choisi comme son esclave, je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. »
Cette image de la sandale nous permet d’être les témoins privilégiés d’une visitation chez Jean le Baptiste. Une immense lumière d’espérance vient l’envahir, une lumière indescriptible : L’Astre d’en haut vient de le visiter. Nous comprenons d’autant mieux pourquoi cette parole de vie a tant frappé Paul et les quatre évangélistes, au lendemain de la résurrection.
* Littéralement : « ceux qui suivent »
Père Nicolas Rousselot, sj
Chapelain de l’église Sainte Ignace à Paris