Nous allons bientôt célébrer la fête de l'Ascension. Nous entendrons alors un passage de l’Évangile de saint Luc (Luc 24, 46-53). Dans ce récit, il nous est rapporté que le Christ, s'élevant au Ciel, bénit ses Apôtres et les disciples : "Tandis qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut emporté au ciel" et saint Luc ajoute qu'ils "retournèrent à Jérusalem remplis de joie" (Luc 24, 52).
N'est-ce pas surprenant ? Car, si on lit attentivement l'Évangile, on voit que, chaque fois que Jésus quitte ses apôtres, par exemple pour aller prier la nuit dans la montagne, ceux-ci semblent déconcertés, perdus.
Or après l'Ascension, ils sont tous joyeux. Quelles peuvent en être les raisons ? Sans doute perçoivent-ils que cette étape nouvelle qui commence pour eux est celle précisément d'une grande "bénédiction", d'une abondance de dons de la part du Seigneur. Ils commencent à comprendre l'enseignement de Jésus à savoir que, s'il ne leur est plus accessible de manière visible, il leur est beaucoup plus présent, de manière invisible, et ne les quittera plus. "Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde" (Matthieu 28, 20).
Jésus, ressuscité, monté au ciel, demeure avec nous, avec son Église, tous les jours jusqu'à la fin du monde. Il ne cesse de l'assister, d'intercéder pour elle, de lui préparer le chemin. C'est pourquoi l'Ascension, malgré le départ de Jésus, est une fête de la joie.
Cette fête de l'Ascension est pour nous l'occasion, si nous le voulons, d'affirmer notre foi. Nous croyons parce que l'Esprit Saint nous aime, nous aide et éclaire notre conscience. Nous croyons parce que nous aimons le Seigneur.
+ fr. Albert-Marie de Monléon, o.p Evêque de Meaux, mai 2001