Je suis de la « génération Jean-Paul II » et j’ai été galvanisée par son appel aux jeunes : « Si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde ». Mais ai-je vraiment réalisé que ce feu n’a rien à voir avec
un joyeux feu de camp ni avec un doux feu de cheminée par une après-midi d’hiver ? Celui du baptême de l’Esprit n’est pas de tout repos. Donner un peu de mon superflu aux pauvres, passe encore, même si cela me coûte, mais me faire cautériser par le feu purificateur annoncé par Jean-Baptiste, ce feu qui ne s’éteint pas, cela ne me dit rien du tout ! Finalement, je suis un peu comme ces foules ambivalentes, curieuses du Messie mais frileuses à l’idée de changer de vie…
Pourtant, Seigneur, je t’espère et tu viens à ma rencontre. Comme tu vas bientôt te présenter dans la fragilité d’un petit enfant, je vais te préparer une place au creux de mon attente. Tu pourras y crécher, t’y réchauffer, tu y grandiras et me transformeras petit à petit de l’intérieur. Mon bois sec deviendra progressivement une bûche de braises ardentes, brûlantes d’Esprit Saint. Alors je serai une lumière dans le monde et pour le monde et nous mettrons le feu, toi en moi, et moi habitée par toi.
Soeur Christine Gautier, Dominicaine
Monastère Saint-Dominique à Dax