Mercredi des Cendres
Les Cendres, un chemin d’Evangile
En ce mercredi des Cendres, nous allons recevoir de la main du prêtre ou des laïcs qui l’accompagnent, un peu de cendre sur notre front ou dans nos mains. Et à chaque personne cette invitation sera faite : « Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle. »
Les cendres, ces poussières de bois brûlé, nous rappellent notre origine terrienne. Enfants de la Terre, nous sommes très limités dans le temps et dans l’espace, soumis à plein de contraintes. Nous sommes poussière, et retournerons en poussière.
Les cendres symbolisent bien aussi notre péché, nos manquements, nos échecs, nos fragilités, nos limites, nos peurs.
Recevoir les cendres, c’est reconnaître nos faiblesses. C’est un acte d’humilité. Toutefois il est bon de nous dire que rien n’est jamais joué.
Nos cendres ne gardent-elles pas la puissance de faire germer ?
À nous donc de convertir nos cendres en terre de semailles. En effet, de nos cendres peut naître la possibilité d’une belle moisson à venir. Il nous est toujours possible de sortir de notre péché, de notre torpeur, de notre médiocrité…
Si nous le décidons, nous pouvons arrêter de faire du surplace. Nous pouvons évoluer, changer, entrer dans une démarche de conversion.
« Convertissez-vous »
Il est possible de commencer déjà par entreprendre une réconciliation avec soi-même, arrêter de se dénigrer, quitter de plus en plus l’image négative que nous avons de nous-même et qui freine beaucoup notre avancée.
Il est important, aussi, de découvrir ou de redécouvrir tout le positif en nous : nos capacités, nos possibilités, nos potentialités, et puis évidemment de passer davantage à l’action.
Ne faudrait-il pas aussi s’efforcer d’aller de plus en plus vers les autres, leur donner de notre temps, nous mettre à l’écoute de leurs besoins, nous montrer proche, accueillant, disponible, bienveillant, aidant.
Encore, et toujours, créer plus de solidarité, de paix, de fraternité autour de nous. Allons de l’avant, créons davantage d’altruisme et rendons meilleur notre monde.
« Croyez à la Bonne Nouvelle »
La Bonne Nouvelle, c’est l’amour immense et désintéressé de Dieu pour nous. Chacun est profondément aimé de Dieu.
Laissons-nous vraiment interpeller par les belles paroles de notre première lecture, tirée du livre de Joël : « Revenez à moi de tout votre cœur… Revenez au Seigneur, votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour. »
Encore et toujours, Jésus nous invite à vivre pleinement selon l’Évangile, à faire grandir l’amour dans nos vies et dans le monde.
Avec le mercredi des Cendres nous débutons notre Carême : quarante jours pour avancer et cheminer peu à peu vers Pâques.
Le Carême est un temps privilégié pour prendre un peu plus conscience de l’Amour de Dieu pour nous, et nous laisser vraiment transformer de l’intérieur.
Pour cela, il nous faut sûrement essayer de donner davantage de temps à la prière et à la méditation.
Matthieu dans l’évangile de ce jour nous donne de bons conseils : « Quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte et prie ton Père qui est présent dans le secret. »
Sortir de notre égoïsme
Le Carême est un temps fort pour sortir de notre égoïsme, éviter le superflu, vivre plus simplement, vivre un peu moins aussi dans le brouhaha, l’agir, le « tout de suite ».
Combien il est important aussi d’essayer de mettre plus de joie dans notre vie, de travailler à épanouir nos dons, de libérer les ressources d’amour et de solidarité qui sont en nous.
Le Carême est vraiment un temps privilégié, pour aller davantage vers les autres, faire passer l’intérêt des autres avant le sien, donner de l’attention et de la joie autour de soi et puis vraiment œuvrer pour un monde plus humain, plus juste, plus fraternel.
Bon Carême.
- André PERNET (Camillien)