Je suis avec vous
La fête de l’Ascension fixe notre attention sur le retour du Christ au Père et sur son absence corporelle, qu’il s’agisse de son corps terrestre ou de son corps glorieux de Ressuscité apparaissant aux siens. La rencontre du Christ sur une montagne de Galilée marque une étape. En investissant ses disciples de la force de l’Esprit, en les envoyant annoncer la Bonne Nouvelle et baptiser toutes les nations, il établit une continuité entre lui et eux, entre lui et les membres de son corps, même su cette métaphore chère à Paul (1Co 12).
C’est par ses disciples que le Christ se rend désormais présent au monde. Comme il a été habilité par son Père, il les habilite à transmettre ce qu’ils ont reçu de lui. Il ne les laisse cependant pas à eux-mêmes, les introduisant dans un paradoxe que seuls l’expérience et l’amour peuvent « comprendre ».
Dans un hymne composé pour cette fête, Romanos le Mélode (Vie siècle) exprime sous un mode poétique ce qu’ont pu ressentir les disciples et ce qu’a pu leur dire le Christ : « Le Seigneur, voyant les plaintes de ceux qui l’aimaient, les a soutenus comme un père ses fils… : Ne pleurez pas, amis, car ce n’est pas le temps des larmes…C’est l’heure de ma joie…. Je ne me sépare pas de vous : je suis avec vous, et personne ne tiendra contre vous. »
Car, dans l’univers sémitique, être « avec » quelqu’un, c’est être « pour » ce quelqu’un.
Soeur Emmanuelle Billoteau