« Jésus dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »
Voilà qui change tout, peut-être. Il ne s’agit pas seulement d’aimer, au sens vague du terme. « Comme » tend le doigt vers celui qui a ouvert la voie et donné l’exemple. Tout l’évangile raconte comme il a aimé. Ce n’était pas mièvre et douceâtre. Toute une société en était remuée. Il renversait les barrières entre les pécheurs et ceux qui se croyaient justes, entre les humbles et ceux qui se croyaient savants, entre les infirmes et ceux qui se croyaient bien-portants, entre les pauvres et les riches, entre les exclus et les notables… La révolution de l’amour ! Il était fou de l’impossible. Un volcan en éruption. Il disait qu’il était venu « mettre le feu sur la Terre ». Ses adversaires ont fait le nécessaire pour éteindre l’incendie qui menaçait la capitale. Mais d’où venait cette vive flamme ?
Ce n’est pas tout. Il y a un autre « comme ». Un abîme. On va plonger dans le feu central. « Comme le Père m’a aimé, je vous ai aimés ». Nous voici proches des ultimes secrets, ceux que l’on pressent parfois en des instants privilégiés de l’existence. Alors, aimer, ce serait mettre en œuvre la fragilité de nos existences, une énergie lumineuse, bienfaisante, créatrice, qui surgirait du cœur secret du monde, de …Dieu ? »
Gérard Bessière, Dieu, si proche, Année B, Desclée de Brouwer, p. 65-66.