Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

 

Jésus parle à ses disciples de "sa venue". Quelle venue? Pour l'évangéliste, il s'agit de sa venue glorieuse lorsque le monde basculera dans le monde neuf et autre de Dieu. Mais quand cela adviendra-t-il ?

Le temps de la préparation

Esprit saint, par le souvenir de la première venue du Fils de Dieu parmi nous à Bethléem, oriente notre regard et notre coeur vers la seconde venue du Seigneur à la fin des temps.

Le temps de l'observation

Trois fois, Jésus demande impérativement à ses disciples de «veiller». Mais pourquoi? Jésus veut que ses disciples se tiennent prêts pour l'accueillir lors de sa «venue».
 
Une petite parabole renforce cette insistance. Avant de s'absenter un homme confie à ses serviteurs le soin de faire fonctionner la maison sans lui. Le portier comme les serviteurs ignorent tout du moment de son retour. À force d'attendre et ne voyant rien venir, les serviteurs peuvent se lasser, s'endormir!D'où la consigne de «veiller» en permanence. La parabole précise cependant que la venue du maître se fera de nuit : «le soir, le milieu de la nuit, le lever du jour au chant du coq, et la fin de la nuit ou matin». Ce sont les quatre divisions traditionnelles de la nuit.

Le temps de la méditation

Peut-on repérer dans ce petit texte de Matthieu les traces habituelles : foi de Pâques, vie des communautés, allusion au monde à venir, présence des Écritures, souvenir sur Jésus?

La foi de Pâques
 
Bien sûr, la foi de Pâques forme l'armature du texte. La venue glorieuse de Jésus est la conséquence de sa victoire sur la mort. Jésus est entré dans le monde de Dieu pour y préparer notre place. À la fin des temps, le monde actuel cédera définitivement la place au monde neuf et tout autre de Dieu, «le Royaume».

L'espérance du monde à venir
 
La venue en gloire du Ressuscité est le signal de l'irruption du monde à venir. Quand Matthieu écrit son évangile, les chrétiens ne voient plus de leurs yeux Jésus. Ils croient qu'il va venir bientôt dans son rayonnement de Ressuscité pour installer totalement et définitivement le monde divin, le Royaume des cieux.

La vie des communautés chrétiennes
 
 Dans cette attente du monde nouveau, des chrétiens trouvent le temps long! Ils ont du mal à veiller, à tenir bon. Le Ressuscité invisible ressemble au maître absent de la parabole. Son absence dure puisque sa venue glorieuse tarde. D'où la lassitude, le doute, le découragement, ou l'endormissement…
 
La parabole entend faire réagir. Jésus a vaincu la nuit, les ténèbres, comme le suggère la mention des quatre parties de la nuit. Autant préparer sa venue en combattant comme il l'a fait les ténèbres, la nuit. Qu'il vienne aujourd'hui ou demain n'a pas d'importance. Dieu sait ce qu'il fait et décidera seul du moment de cette venue. Et puis aussi, le Ressuscité n'est pas absent puisqu'il reste mystérieusement présent avec ses disciples à qui il a confié sa maison, son Église. Le portier de la parabole reçoit une recommandation particulière de veiller. Serait-ce une allusion au rôle de Pierre dans l'assemblée chrétienne?

L'Ancien Testament
 
Dans l'Ancien Testament, les prophètes annoncent la venue des temps de Dieu, et la venue surprise de Dieu, au Jour connu de lui seul, pour visiter, délivrer et sauver son peuple. Les chrétiens ont vu dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus la réalisation cette espérance prophétique.

Le souvenir de Jésus
 
Jésus a préparé et enseigné ses disciples dans la confiance totale au projet deDieu qu'il est venu accomplir. Le texte de Matthieu correspond bien à l'attitude constante de Jésus demandant à ses disciples de tenir bon et d'être actifs dans la proclamation de l'Évangile.

Le temps de la prière

Seigneur Jésus, Fils de Dieu, tu es venu pour devenir notre frère. Ressuscité, tu nous rencontres aujourd'hui dans les sacrements, l'amour des autres et la prière. Nous attendons ta venue dans la gloire lorsque tu nous introduiras dans ta famille divine. Que ton esprit nous garde du découragement, du doute, de l'abandon et nous communique une foi active, joyeuse et impatiente.

Père Marc Sevin, bibliste