L’usage que nous avons du rite ne permet pas forcément de réaliser le projet pour lequel il est conçu. Nous savons très bien qu’il ne suffit pas de dire bonjour à quelqu’un pour vouloir que la personne passe effectivement une bonne journée. Il ne suffit pas de demander ‘comment vas-tu ?’ pour réellement s’intéresser à la personne que nous interrogeons.
C’est ce qu’évoque Jésus avec les pharisiens et les apôtres qui, eux, ne voient pas le problème ! Une chose est l’action posée, autre chose les dispositions intérieures qui la motivent. Pour eux, le respect de la loi rend pur. Pour Jésus, le respect de la loi ne remplace pas l’amour pour le prochain. C’est l’amour du prochain et la justice qui priment. C’est pourquoi il guérit le jour du sabbat, il ne craint pas de toucher des personnes impures, il fréquente les ivrognes, les pécheurs et les gloutons.
Jésus fait de la miséricorde et de l’amour du prochain la nouvelle norme. Il invite les disciples à faire de même. Les occasions d’aimer ne manquent pas : j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif, j’étais étranger, j’étais nu, j’étais malade, j’étais en prison…. Souvenez-vous de tous ces fous de Dieu qui ont vécu les béatitudes : François d’Assise, Catherine de Sienne…. En eux se retrouve l’amour déraisonnable de Dieu pour le monde !
Aujourd’hui, rejoignons ce cœur de Dieu, soyons de ces mains qui prennent soin des hommes et des femmes qui sont à côté de nous, de nos proches, de nos prochains - quitte à passer un peu pour des fous.
Frère Antoine de la Fayolle
Couvent Saint-Anne à Rennes