Qu’est-ce qui me fait croire ? Non pas « en quoi je crois ? », mais « qu’est-ce qui a déclenché ma foi ? » Que s’est-il passé, un jour, pour que la présence de Dieu soit révélée à mon cœur comme une marque indélébile, parfois estompée par les détours de la vie, mais dont le souvenir sans cesse me ramène à cette certitude que « Dieu m’aime » ? Était-ce une parole ? Une rencontre ? Une image ?
Jésus suggère ici que c’est sa parole qui peut nous convertir, quand il parle des réalités terrestres pour nous révéler le sens du Royaume des cieux. Et il a bien raison : c’est lui, Verbe de Dieu et Parole faite chair, c’est lui qui toujours fait se tourner vers lui notre cœur.
Mais il utilise aussi une autre image vers la fin de ce passage : la lumière. La lumière venue dans le monde pour révéler les merveilles de Dieu dans les œuvres des hommes.
Il y a une manière de parler de Dieu qui ne s’encombre pas de mots, qui ne fait pas de bruit, mais agit par le témoignage simple et parlant d’une vie guidée par une présence, une lumière… qui brille en silence. Et se partage sans s’appauvrir, mais en se multipliant.
De tels témoignages, nous en avons sûrement reçu et nous sommes capables d’en donner,
et c’est rudement moins intimidant que de donner des discours pour parler de Dieu de
manière convaincante. Nicodème est de ceux-là : venu rencontrer Jésus de nuit, il trouve
une lumière qui plus tard lui donnera la force du témoignage quand il prendra la défense de
Jésus (Jn 7,45-51) ou aidera à sa mise au tombeau (Jn 19,39-42). Et moi, la lumière que j’ai
reçue, suis-je capable de la donner ?
Extrait de Marche dans la Bible (2018)
Frère Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond