Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

La terre a porté un fruit, une fois. Un fruit unique, un fruit d'une douceur infinie. 

Et ce fruit a renouvelé le monde. Toute la création, tous les arbres et tous les animaux ont été éblouis de sa venue. La terre, une fois, a porté un fruit de paix, dont la parole redonnait la vie aux arbres, aux fleurs et à tous les êtres frappés de stérilité. 

Mais les hommes n'ont pas perçu la nouveauté de ce fruit unique. Les hommes n'ont pas vu dans cet homme unique le premier né du Père (Col 1, 15), aimé de toute éternité. Les hommes n'ont pas suivi dans le sable les premiers pas du premier Fils.
Le fruit de grâce que le monde a porté est tombé en terre. L'arbre de la croix l'a lâché comme un fruit trop mûr afin qu'il rende la vie à la terre et à ses habitants.

Et la terre l'a reçu, l'a abrité, le temps qu'il fallait à l'amour pour tuer la mort.

La création toute entière s'est mise à crier dans les douleurs de l'enfantement (Rm 8, 22), car elle veut maintenant enfanter d'autres fils et n'a de cesse que tous les hommes qu'elle met au monde soient à l'image de ce fruit de perfection qui lui a rendu sa beauté première, elle qui fut créée dans la joie de Dieu pour la joie de l'homme et de chaque fleur, de chaque oiseau, de chaque chevreau.

Et tant que cela n'est pas fini, tant que des fils manquent à l'appel, la création secrètement prie le Père qu'Il vienne à notre aide et hâte sa venue. Tends l’oreille, mon frère ! Tu entendras comme un battement d’aile, le murmure de la création qui te supplie d’unir ta voix à la sienne, et de prier le Père de toute patience de nous aider à porter fruit. 

Extrait de Signes dans la Bible (2015) 

Soeur Anne Lécu 
Communauté de Paris