Frère Marie-Augustin Laurent-Huyghues-Beaufond
Maison Saint Olaf à Helsinki (Finlande)
Cette description du matin de Pâques est marquée par la course en tous sens des uns et des autres. Mais une fois le vide constaté, c’est l’incompréhension qui domine devant l’extraordinaire, sauf chez Jean, et le retour à la maison se fait à petite vitesse.
Arrêtons-nous un instant sur le seuil du tombeau, avec Jean. La lumière de la Résurrection est désormais au-dehors, qui jette un jour nouveau sur ce qui reste dans le tombeau : les linges, ces liens de la mort qui prétendaient entraver la Vie. La maison du Dieu vivant n’est plus dans la froide grotte, mais dans ce monde se réveillant sous un jour nouveau. C’est désormais là que Dieu habite, c’est là qu’il nous appelle, dans toutes nos Galilées où il nous invite à le retrouver.
Se tenir sur le seuil avec Jean, ce n’est pas pour entrer dans le tombeau : si nous le faisons, ce sera seulement pour en ressortir avec la perplexité de Pierre. Non, c’est pour constater d’un coup d’œil le vide du dedans et aller vers la vie du dehors. Nos tombeaux, nos lieux de mort en nous ne sont dangereux que tant que nous empêchons la lumière d’y rentrer : une fois vidés, ils sont inoffensifs, ils ne sont plus que la trace du passage du Seigneur de la Vie dans notre vie. Se tenir sur le seuil de nos tombeaux, à l’image de Jean, c’est s’assurer que la pierre est roulée, c’est avoir foi en la Résurrection et confiance en Jésus pour ressusciter ce qui en nous est mort. Et c’est, résolument, prendre vers le monde un chemin irradié de la lumière du jour qui ne connaît pas de couchant, la route du jour d’éternité.
Extrait de Marche dans la Bible (2017)