Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Semaine sainte : ce qu’il faut savoir sur les jours qui précèdent Pâques

Au cours de la Semaine sainte, les chrétiens commémorent la Passion et la mort du Christ avant sa résurrection. Cette année, pour les catholiques et les protestants, elle débute le dimanche des Rameaux. Elle se termine la veille de Pâques, fêté cette année le 31 mars.

Depuis quand célèbre-t-on la Semaine sainte ?

Dès le IVe siècle, à Jérusalem, plusieurs cérémonies se déroulent pendant le Triduum pascal (du Jeudi saint à la nuit du Samedi saint), sur les lieux supposés des événements, entre le jardin des Oliviers et la tombe de Jésus. À cette époque, avec l’édit de Milan en 313, l’empereur Constantin a mis fin aux persécutions des chrétiens. Il a même fait construire des basiliques, notamment un premier sanctuaire à l’emplacement actuel du Saint-Sépulcre.

Les pèlerins affluent alors en Terre sainte. Une femme parmi eux, Égérie ou Éthérie, originaire probablement du sud de la Gaule, se trouve à Jérusalem en 383 et relate dans son journal de voyage les célébrations de la Semaine sainte auxquelles elle a assisté, donnant des informations très précises sur les liturgies de l’époque. Celles-ci varieront au cours de l’histoire et selon les régions.

De nos jours, comment se déroule la Semaine sainte ?

Pour les chrétiens, c’est une période intense de l’année liturgique. Plusieurs célébrations sont proposées, notamment pendant le Triduum pascal, en mémoire de la mort et de la résurrection du Christ.

♦ Le dimanche des Rameaux, premier jour de la Semaine sainte, rappelle l’arrivée de Jésus à Jérusalem, acclamé par la foule brandissant des feuillages. Les fidèles apportent à la messe des branchages (en France, traditionnellement, du buis) qui seront bénis, séchés et conservés avant d’être brûlés pour le mercredi des Cendres de l’année suivante.

♦ Du lundi au mercredi, aucune célébration particulière n’est prévue. Cependant, il arrive souvent que l’on célèbre au cours de l’un de ces trois jours, par anticipation, la messe chrismale normalement prévue au matin du Jeudi saint. Pendant cette messe, l’évêque, entouré de tous les prêtres de son diocèse, bénit les huiles saintes et le saint chrême : ils seront utilisés tout au long de l’année pour les baptêmes, les confirmations, les ordinations et le sacrement des malades.

♦ La célébration du Jeudi saint a lieu dans la soirée. On fait mémoire du dernier repas de Jésus (la Cène), au cours duquel l’eucharistie a été instituée. On rappelle aussi que Jésus ce soir-là a lavé les pieds de ses disciples, se faisant leur serviteur et leur demandant d’en faire autant les uns pour les autres. Le prêtre qui préside l’assemblée lave les pieds de quelques fidèles représentant toute la communauté.

♦ Le Vendredi saint, l’office commémore la Passion et la mort du Christ. L’après-midi, les fidèles se mettent sur les pas de Jésus marchant vers le Calvaire, en suivant les 14 (ou 15 pour les plus récents) stations du chemin de Croix.

♦ Le samedi est un jour sans célébration, un jour de deuil et de silence. Le Christ est mort et il descend aux enfers pour en faire sortir toute l’humanité.

Dans la nuit du samedi au dimanche, la veillée pascale témoigne de l’attente des croyants, dans la foi en la Résurrection, symbolisée par le feu nouveau du cierge pascal et par l’eau baptismale que l’on bénit cette nuit-là. C’est aussi pendant cette veillée que l’on célèbre les baptêmes d’adultes, qui entrent dans une nouvelle vie, celle du Christ. Après l’annonce de la Résurrection, on célèbre la messe solennelle de la Vigile pascale.

 

Quel sens cette semaine a-t-elle pour les catholiques ?

Selon le père Michel Wackenheim, ancien responsable de la liturgie pour le diocèse de Strasbourg, sollicité par Croire, « la Semaine sainte est pour le croyant un chemin d’initiation grâce auquel il pénètre toujours plus avant dans la compréhension cordiale de ce qui nourrit sa foi chrétienne ». En suivant jour après jour l’itinéraire du Christ vers sa mort et sa résurrection, le croyant entre un peu plus chaque année dans le « mystère pascal ». Ce mystère est au fondement de ce que l’on célèbre tous les dimanches à la messe : l’eucharistie, vraie nourriture pour le croyant.

Chemin d’initiation, la Semaine sainte est balisée par des récits et des textes fondateurs lus au cours des célébrations : récits de la Passion, de l’Exode et de la Création. Pour les chrétiens, ces textes de l’Ancien Testament annoncent les événements de Pâques, qui leur donnent en retour un sens nouveau. Le personnage du Serviteur souffrant du livre d’Isaïe est souvent évoqué au cours de cette semaine. Il préfigure le Christ, Fils de Dieu, qui s’est « abaissé », comme dit saint Paul (Philippiens 2, 6-11), pour se faire serviteur et donner sa vie pour l’humanité. Il a ainsi ouvert à tous les portes de la Résurrection.

En conclusion, résume le père Wackenheim, « vivre le parcours de la Semaine sainte, et plus particulièrement le Triduum, c'est sans cesse à la fois “faire mémoire” et vivre en ressuscités ». Sans jamais dissocier la pratique rituelle et le service des autres, qui sont, particulièrement au cours de cette semaine, manifestement et indissociablement liés.

 

La Croix