Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

 

Dieu n’a pas choisi la voie la moins risquée pour faire naître son Fils. En voulant qu’il soit engendré dans le sein d’une jeune vierge, il courait de manière évidente un risque majeur, et quasiment inévitable : la mort du bébé et de la mère. Car la jeune femme est fiancée – quasiment mariée, en tout cas, promise à un homme.

Dieu a pris un risque, car l’homme allait tôt ou tard s’apercevoir de la grossesse de sa fiancée. Sachant que l’enfant n’était pas de lui, il allait faire appliquer la loi, conduisant la jeune femme à la lapidation et l’enfant qu’elle porte à la mort. Cela ne relevait pas de la cruauté, mais de l’application de la loi.

Or, Dieu prend ce risque. Si le Fils éternel prend chair en ce monde, ce n’est pas pour s’en échapper dès sa naissance. La vie de Jésus sera soumise au bon vouloir des hommes, qui finiront d’ailleurs par le crucifier. Cette décision pour le Fils de Dieu de se confronter à l’humanité, et à l’humanité parfois meurtrière, il l’assume dès sa conception.

Car Dieu, par cette prise de risque, fait aussi le pari qu’il existe des hommes justes. Il peut se trouver des hommes pour qui l’adultère – qui n’en est pas un, mais Joseph ne le sait pas encore – n’est pas un motif pour condamner à mort une femme et l’enfant qu’elle porte.

Joseph, nous dit l’Évangile, est un homme juste, un homme pour qui la loi, même donnée par Moïse, ne peut justifier le meurtre de sa fiancée.

Autrefois, quand il voulut punir la faute des habitants de Sodome et Gomorrhe, Dieu avait dit à Abraham : « Si je trouve dix justes, je ne détruirai pas la ville. »

À Bethléem, ce jour-là, Dieu a trouvé un juste pour faire entrer le salut dans le monde.

 

Extrait de Matthieu Pas à Pas (2018)