Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Depuis 1997, les Nations unies ont fait du 26 juin la journée internationale de soutien aux victimes de la torture. L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) organise des veillées de prière dans les diocèses.

« L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête », lance Blaise Pascal dans un éclair de génie au cœur ses Pensées.

Grâce soit rendue au pape François de nous faire découvrir le chemin spirituel intense de cet illustre Français du XVIIe siècle, que les plus philosophes ou matheux parmi nous ont croisé au cours de leurs études, ou les plus riches — sans doute plus rares – sur le fameux billet de banque de 500 francs. Mais si l’homme n’est ni ange ni bête, comme le dit Pascal, pourquoi ne pas plutôt « faire l’homme » ?

Combien de temps faut-il pour nous humaniser ? Et combien de rencontres ? Certains répondront avec leur lot de sagesse que toute une vie n’y suffit pas, laissant ouverte la perspective que le travail continue par la suite. La bonne réponse, personnelle, se murmure en nous. On en entend l’écho dans nos prières comme dans les moments d’harmonie ou de paix profonde. Hors-jeu, en tout cas, la société qui prétend offrir tout, tout de suite. Devenir homme ne se fait pas ainsi.

Mais ce qui se construit patiemment peut être détruit en un éclair, comme un vase brisé tombé d’une console. Il suffit de quelques minutes de terreur et de douleur pour voir vaciller et parfois s’éteindre notre humanité. Les témoignages de victimes de tortures recueillis par l’Acat sont horrifiants. Le 26 juin prochain aura lieu la 18e nuit des veilleurs, sous le titre « ensemble, portons la flamme de l’espérance ».

L’association à l’origine de cette manifestation œuvre pour que cesse « d’être défiguré le visage du Christ » selon l’appel ressenti par ses fondatrices protestantes, Hélène Engel et Édith du Tertre. Les rescapés sont unanimes : les lettres envoyées et les prières partagées leur ont sauvé la vie. Une forme de communion des saints, capable de passer au travers du béton et des barreaux est à l’œuvre. L’ange alors, celui-là même, qui sait ?  venu libérer Pierre de sa prison (Ac 12) vient permettre un avenir aux désespérés. L’ange a fait fuir la bête en l’homme.

 Arnaud Alibert