Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

2022 02

Bernadette : une incroyable rencontre

La Vierge ! Ce fut la grande rencontre de sa vie. De ces 18 apparitions, Bernadette nous a laissé sept récits manuscrits. Le plus complet date de 1866, mais ce manuscrit est sans doute une copie du texte « original » primitif qui servit de modèle à Bernadette pour tous ses récits.

Le jeudi 11 février, accompagnée de sa sœur et d’une amie, Bernadette se rend à Massabielle, le long du Gave, pour ramasser des os et du bois mort. Enlevant ses bas pour traverser le ruisseau, elle entend un bruit qui ressemble à un coup de vent. Elle lève la tête vers la Grotte : "J’aperçus une Dame vêtue de blanc : elle portait une robe blanche, un voile blanc également, une ceinture bleue et une rose jaune sur chaque pied." Elle fait le signe de la Croix et récite le chapelet avec la Dame qui ne dit mot. La prière terminée, la Dame disparaît brusquement.

Le dimanche 14, Bernadette retourne à la Grotte ; après la première dizaine de chapelet, elle voit apparaître la même Dame. Elle lui jette de l’eau bénite en lui adjurant « si elle vient de la part de Dieu de rester, sinon de s’en aller ». La Dame sourit et incline la tête. La prière du chapelet terminée, elle disparaît…

La Dame parle !

Le jeudi 18 février, accompagnée de deux personnes, Bernadette tend à la Dame un écritoire et une plume pour qu’elle y inscrive son nom. Pour toute réponse, la Dame « s’est mise à rire ». Elle dit à Bernadette : « Je ne vous promets pas d’être heureuse en ce monde mais dans l’autre » puis elle lui demande : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ? ».

Le vendredi 19, l’apparition est brève et silencieuse. Bernadette vient à la Grotte avec un cierge béni et allumé. C’est de ce geste qu’est née la coutume de porter des cierges et de les allumer devant la Grotte.

Le samedi 20 février, l’apparition se fait dans le silence. La Dame apprend à Bernadette une prière personnelle. Le dimanche 21, la foule est de plus en plus nombreuse à suivre Bernadette. Le mardi 23 février, la Dame lui révèle un secret « rien que pour elle. »

Pénitence ! Pénitence !

Le mercredi 24 février, le message de la Dame demande : « Pénitence ! Pénitence ! Pénitence ! Priez pour les pécheurs ! Allez baiser la terre en pénitence pour les pécheurs ! »

Le jeudi 25 février, Bernadette raconte :« Elle me dit d’aller boire à la source… Je ne trouvai qu’un peu d’eau vaseuse. Au 4e essai, je pus boire. Elle me fit également manger une herbe qui se trouvait près de la fontaine puis la vision disparut et je m’en allai. » Devant la foule qui lui demande : « Sais-tu qu’on te croit folle de faire des choses pareilles ? » Elle répond seulement : « C’est pour les pécheurs. »

Le samedi 27 février, l’Apparition est silencieuse. Bernadette boit l’eau de la source et accomplit les gestes habituels de pénitence… la foule aussi.

Le dimanche 28 février, Bernadette prie, baise la terre et rampe sur les genoux en signe de pénitence. Elle est ensuite emmenée chez le juge qui la menace de prison. Mais comme dira le juge au commissaire après cet interrogatoire infructueux :« Que voulez-vous y faire ? Nous n’avons rien à y mordre avec elle. »

 

Le lundi 1er mars, dans la nuit, Catherine Latapie se rend à la Grotte, trempe son bras déboîté dans l’eau de la Source : son bras et sa main retrouvent leur souplesse. C’est le premier miracle de Lourdes.

Le mardi 2 mars, la Dame confie un message à Bernadette : « Allez dire aux prêtres qu’on construise ici une chapelle et qu’on y vienne en procession ». Elle court trouver Monsieur le Curé Peyremale au presbytère, accompagnée de deux tantes car elle le craint un peu. « Si la Dame veut une chapelle qu’elle fasse fleurir l’églantier qui est à la Grotte ! » lui dit-il. Bernadette, elle, se rassure : « j’ai fait ma commission ! »

Le mercredi 3 mars, elle se rend à la Grotte et redemande son nom à la Dame. La réponse est encore un sourire.

Le jeudi 4 mars, le silence de Bernadette est respecté. Elle entraîne, sans rien dire, hommes et femmes dans sa prière et la Grotte se transforme en école de prière. La maîtresse d’école est la sainte Vierge mais tous n’ont qu’à regarder sa meilleure élève, Bernadette, pour se laisser instruire.

« Que soy era immaculada councepciou »

Pendant 20 jours, Bernadette ne va plus se rendre à la Grotte, elle n’en ressent plus l’irrésistible invitation.

Le jeudi 25 mars, la vision révèle enfin son nom. Bernadette raconte : « Elle leva les yeux aux ciel, joignant en signe de prière ses mains qui étaient tendues et ouvertes vers la terre, et me dit : ‘Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l’Immaculée Conception »). Elle court alors chez le Curé Peyremale, et répète sans cesse, sur le chemin, ces mots qu’elle ne comprend pas. Elle ignorait cette expression théologique qui désigne la sainte Vierge. Quatre ans plus tôt, en 1854, le pape Pie IX en avait fait une vérité de la foi catholique (un dogme).

Le mercredi 7 avril, pendant cette apparition, Bernadette tient son cierge allumé. La flamme entoure longuement sa main gauche sans la brûler. Ce fait est immédiatement constaté par un médecin présent dans la foule.

Le jeudi 16 juillet, Bernadette ressent le mystérieux appel de la Grotte, mais son accès est interdit : elle est fermée par une palissade. Elle se rend donc en face, de l’autre côté du Gave. « Il me semblait que j’étais devant la Grotte, à la même distance que les autres fois, je voyais seulement la Vierge, jamais je ne l’ai vue aussi belle ! » Ce sera la dernière apparition.

En juillet 1863, Marie-Elfride et Marie-Sabine de Lacour, deux Lyonnaises qui consacrent leur fortune aux œuvres de charité, viennent en pèlerinage à Lourdes. Elles voient dans la niche supérieure de la grotte la petite statue de plâtre placée là par des habitants de Lourdes et ont l’idée que pourrait s'y trouver une « statue qui représenterait, d'une manière aussi exacte que possible, l'habillement et la pose de l'apparition ». Elles sont prêtes à dépenser la somme faramineuse de 7 000 francs or plus tous les frais de l'artiste et elles proposent comme candidat le sculpteur Joseph-Hugues Fabisch, qui a déjà réalisé la statue de la Salette et celle de Notre-Dame de Fourvière. Bernadette décrira longuement au sculpteur le visage et le sourire de la Vierge, mais celui-ci, tout entier tourné vers son propre idéal, ne l’écoutera guère. Quand la statue de marbre arrivera en 1864, Bernadette exprimera sa déception. La Vierge était tellement plus belle que ce morceau de marbre ! Fabisch en fut extrêmement déçu. Il écrira qu’il éprouva ce jour-là un des plus grands chagrins de sa vie d'artiste.

 

 

La troisième fois, le jeudi suivant. J’y fus avec quelques grandes personnes qui me conseillèrent de prendre du papier, de l'encre et de lui demander si elle avait quelque chose à me dire, d'avoir la bonté de me le mettre par écrit. (Arrivée là, je commen­çais à dire le chapelet. Après avoir récité la première dizaine, je vis la même Dame). Je dis les mêmes paroles à la Dame. Elle se mit à sourire et me dit que ce qu'elle avait à me dire, ce n'était pas nécessaire de l'écrire, mais si je voulais avoir la grâce d'y aller pendant quinze jours. Je lui répondis que oui. Elle ajouta que je devais dire aux prêtres qu'ils devaient faire bâtir une chapelle, d'aller boire à la fontaine et m'y laver. (N'en voyant pas j'allai boire au Gave. Elle me dit que ce n'était pas là ; elle me fit signe avec le doigt en me montrant la fontaine. J'y fus ; je ne vis qu’un peu d'eau sale ; j'y portai la main. Je ne pus en prendre, je me mis à gratter ; après, je pus en prendre. Pendant trois fois, je l'ai jetée ; à la quatrième fois je pus en boire). Elle ajouta que je devais prier pour les pécheurs. Elle me répéta plusieurs fois ces mêmes paroles ; elle me dit 3 choses dont je suis obligée de garder le secret. Elle me dit aussi qu'elle ne me promettait pas de me faire heureuse dans ce monde mais dans l'autre, et un jour, elle me dit de manger une herbe qui se trouvait au même endroit où je fus boire ; une fois seulement ; j'ignore pourquoi

 

Sophie de Villeneuve,

Croire – La Croix