« Au commencement était le Verbe ! » * Après l’émerveillement de la naissance de Jésus qui illumina cette nuit de Bethléem, le Prologue de l’évangile selon saint Jean dévoile un nouveau commencement, en écho à celui qui introduit la Bible : « Au commencement, Dieu dit ! » ** Bethléem est le lieu d’un nouveau commencement : le commencement d’une nouvelle alliance.
Mais cette annonce du second commencement est empreinte de gravité : la Lumière véritable qui éclaire tout homme n’a pas été reconnue ; Il est venu chez Lui, les siens ne l’ont pas accueilli. D’emblée, le mystère de Noël rejoint le mystère de Pâques. À Noël, nous découvrons un Dieu qui vient aux hommes comme un mendiant. Il nous demande l’hospitalité sans s’imposer. Il s’en remet à nous pour l’accueillir ou pour le renvoyer. C’est dans cette condition démunie et vulnérable que le Fils de Dieu vient manifester l’amour du Père. Déjà, nous entendons derrière le chant des anges et des bergers les vociférations des opposants, les mensonges des accusateurs, la fourberie des intrigants, les moqueries et les injures des bourreaux. Car l’enfant, aujourd’hui lumière en cette nuit de Bethléem, s’exposera librement pour faire comprendre comment ne pas se tromper de Dieu, comment ne pas tromper les hommes à propos de Dieu.
Grâce et vérité sont révélées par le Fils à sa manière de se faire ami des hommes. Grâce de Dieu qui veut rassembler son peuple dans l’unité d’un même amour. Vérité de cet amour qui offre à chacun de naître à sa pleine liberté en marchant avec Lui sur le chemin de la vie. Grâce et vérité qui prennent figure humaine au cœur de l’histoire de monde : le petit nomade de Bethléem ouvre le chemin vers le Père en aimant les siens à en mourir. Cet amour inouï est la paix qu’Il vient donner à celles et ceux qui veulent bien l’accueillir chez eux.
Paix à votre maison ! Joyeux Noël !
* Évangile selon saint Jean ch 1, v. 1
** Livre de la Genèse ch.1 , v.3
Frère Bruno Cadoré
Couvent Saint-Jacques à Paris