Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Saint Joseph, un homme fidèle et confiant
(https://croire.la-croix.com/)

 

Joseph se trouve embarqué dans une histoire qui le dépasse : accueillir le Messie attendu par son peuple. La naissance de Jésus, son comportement ne manqueront pas de le surprendre. Mais Joseph conserve la foi, au fur et à mesure que les événements se déroulent. Il avance avec confiance, fidélité et simplicité.

Comment se manifeste la confiance chez saint Joseph ?

Père Henry de Villefranche, prêtre du diocèse de Paris et professeur d’exégèse à la faculté Notre-Dame : Les Évangiles nous révèlent un homme qui a le sens de l’histoire de son peuple, et notamment des interventions de Dieu. Il connaît les promesses messianiques de paix pour Israël et pour le monde. Il en connaît des éléments par l’étude de la Loi et des prophètes, mais comme les autres Juifs, il ne sait pas comment cela va se dérouler. Quand Marie vient lui annoncer qu’un ange lui a parlé, sa première réaction est de renoncer à jouer un rôle : elle a été choisie par Dieu et il se sent en quelque sorte hors-jeu. Il se retire. Il est prêt à répudier Marie en secret pour la laisser libre de suivre les voies du Seigneur. Mais des songes vont lui indiquer un autre chemin.

Quel est ce chemin ?

La phrase importante est « Ne crains pas de prendre chez toi Marie » (Mt 1,20). Le verbe grec signifie « accueillir »« recevoir ». Ce verbe fait appel à la confiance, à la foi en quelque chose de nouveau qui va être révélé. Joseph se rend disponible sans savoir en quoi son rôle va consister. Il attend quelque chose qu’il ne connaît pas encore. Première surprise : le Messie ne vient pas comme un super Adam, descendant du ciel de façon surnaturelle ! Cela se passe, de façon inattendue, par la naissance d’un enfant, d’une femme - de sa femme ! Cette alliance entre le divin et l’humain est inédite. Voici que de la terre jaillit quelque chose de céleste ! Cela questionne la foi de Joseph mais n’entame en rien sa confiance.

 

Et quel rôle est attribué à Joseph ?

Il est déclaré comme père de cet enfant, avec la responsabilité de l’éduquer. Joseph accomplit cette tâche en ne perdant jamais de vue que cet enfant n’est pas un enfant comme les autres. Marie et lui vont devoir s’adapter à ce petit bonhomme original. Ils lui donnent tout ce que des parents peuvent donner, mais ils ont dû recevoir énormément ! L’Évangile de Luc évoque l’épisode au cours duquel Jésus reste à Jérusalem à l’insu de ses parents. Ceux-ci le cherchent partout et, effarés, le trouvent en pleine discussion avec les docteurs de la loi. « En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : “Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi, nous avons souffert en te cherchant !” Il leur dit : “Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon Père ?” Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait » (Lc 2,48-50). Élever Jésus n’a pas dû être de tout repos ! Encore une fois, Joseph a bien conscience qu’il vit une histoire qui se déroule sous le regard de Dieu. Il pressent qu’il y a tout un chemin à parcourir pour entrer dans l’ambition de Dieu. Et il prend la route en ne sachant pas où ce chemin va mener et en s’en remettant à Dieu.

Au fond, qu’est-ce qui caractérise Joseph ?

Il a ce sens de l’histoire de son peuple dont j’ai parlé. Il y a aussi le fait qu’il est qualifié d’homme « juste », tout comme Zacharie, le père de Jean-Baptiste. Un homme juste, dans la Bible, c’est quelqu’un de fidèle. Fidélité, foi, confiance… Tous ces mots ont la même racine. À l’époque, on avait l’habitude de résumer les 613 commandements en un seul, qui condense tout. Il se trouve chez le prophète Habaquc (2,4) : « Le juste vivra par sa fidélité ». Saint Paul reprendra ce verset en disant : « Celui qui est juste par la foi, vivra » (Rm 1,17). Durant son existence, Joseph a développé la plénitude de la foi d’Israël en Dieu, qui révèle une histoire sainte, étape après étape, au gré des événements. Il est complètement décentré de lui-même, comme le « simple serviteur » de l’Évangile de Luc (17,10). Il se met au service de l’alliance de Dieu avec son peuple, avec un mélange d’audace et de simplicité.