Communauté de Paroisses St. Gabriel Val de Sarre Nord

 

 

Lorsque nous jouons une partition trop ardue, nos mimiques laissent percevoir nos efforts déployés pour produire quelques harmonies plus ou moins délicates. La pitié suscitée par nos grimaces nous console de ne pont être Mozart revenu d’entre les morts. À défaut d’éblouir par notre génie, nous brillons par l’héroïcité de notre peine.
Quand viennent les Cendres, avec leur arrière-goût de pénitence et de conversion, nous cherchons quelquefois de maigres consolations dans les regards admiratifs : « Tu as remarqué sa ferveur ? », chuchote-t-on. Aussitôt, nous jubilons…. Annulant les bénéfices de notre soi-disant vertu.
« Evitez d’accomplir le bien devant les hommes ». L’avertissement lancé par le Christ nous rend moins naïfs, car le goût des honneurs cherche qui dévorer. Comment ne pas être le jouet de notre superbe ? Un premier pas consiste à saisir le sens profond des trois piliers du Carême, loin de l’hypocrite éclat des éloges qu’ils peuvent déclencher.
L’aumône, visage de l’amour, nous presse de donner toute leur place à notre conjoint, à nos enfants, aux amis, aux pauvres. De son côté, la prière crée un espace de silence, dans lequel nous entendons le doux chant de l’amour divin. Enfin, le jeûne creuse en nous un manque que Dieu sera heureux de combler.
Au fil de notre marche vers Pâques, l’aumône, la prière et le jeûne n’auront plus un goût de cendres mais de bonheur, un bonheur intense et durable, celui de donner notre vie pour notre prochain à la suite du Ressuscité.

Un religieux assomptionniste