Créer des bouquets au service de la liturgie, pour donner à voir et à sentir le Mystère et rendre grâce à Dieu.

« Les fleurs nous accompagnent à travers les moments de notre vie. Capables d’exprimer nos joies et nos peines, elles savent aussi honorer, magnifier, remercier et apaiser. Elles nous parlent simplement de la création et des saisons, de la gratuité et de la beauté ; en un mot, elles nous parlent de Dieu… ». Mais pour entendre leur petite voix et la faire résonner, il faut tendre l’oreille : « Créer un bouquet au service de la liturgie implique de s’imprégner de l’Ecriture du jour comme de l’assemblée, du lieu et du temps où s’inscrit la célébration. Cette écoute exige une intériorisation et un subtil travail symbolique, qui mobilise une vénérable science des couleurs, des nombres et des formes ainsi que des méthodes précises de réalisation. Car la liturgie, ce n’est d’abord des règles qui codifient un rituel, mais un mystère qui se manifeste. Ce mystère, la fleuriste inspirée veut le donner à voir et à sentir en assemblant attentivement tiges et corolles. Une démarche de méditation -d’incarnation même- qui passe paradoxalement par une mise à distance. » … Un bouquet est d’abord l’œuvre personnelle de quelqu’un qui a prié, raison pour laquelle on ne peut le « copier » ou l’imposer a priori pour telle fête. Oui, un bouquet ne peut remplir sa « mission » - « servir la Parole » - que composé dans le recueillement. « Loin d’une simple décoration, il devient alors lui-même une parole silencieuse : il évoque une Présence. Pour fleurir, conclut Denise-Jeanne, on doit être patient, silencieux et livrer sa volonté propre. Vous savez, Dieu ne peut remplir que des mains vides… »

Denise-Jeanne Rolland, formatrice en art floral liturgique
Diocèse de Bayeux-Lisieux de 1988 à 2003.