Jésus vient de partager un dernier repas avec les disciples. Il leur a lavé les pieds et tandis que Judas part accomplir sa trahison, il s’adresse une dernière fois aux disciples rassemblés. Il les connaît, avec leurs forces et leurs faiblesses. Ils se souviendront de ces paroles fortes.

Pour l’instant, ils ne sont pas encore prêts à en assumer la vérité, celle de leur prochaine fuite tandis que Jésus meurt sur la Croix et que tout espoir semble désormais vain. La vérité est celle de l’incommensurabilité du don que Jésus leur fait de sa vie. Il leur a dit : « je suis le chemin », mais désemparés, ils vont s’égarer du chemin. Cependant, lorsqu’à la Pentecôte ils recevront la plénitude de l’Esprit qu’il a promise, ils comprendront et à leur tour emprunteront ce chemin de vie dont la vérité passe par la mort.

Baptisés, confirmés, nous avons reçu cet esprit qui ouvre à chacun de nous le chemin de la vérité de sa vie en Christ. Sans doute sommes-nous encore souvent incapables de porter le message de Jésus. Rassurons-nous, nous ne sommes pas plus forts que les Apôtres qui, trois années durant, ont vécu quotidiennement avec lui et qui, lorsqu’il meurt sur la Croix, n’ont toujours rien compris. Mais comme eux, comme Saul sur le chemin de Damas, laissons la lumière surgir dans nos vies et les transformer. Comme « Marie » qui entend son nom prononcé par celui qu’elle croit être le jardinier, comme les disciples qui découvrent le tombeau vide, comme ceux d’Emmaüs qui le reconnaissent à la fraction du pain, Thomas aux cicatrices de ses blessures, ou d’autres enfin à la proclamation de la parole sous l’effet de l’Esprit, soyons de ceux qui accueillent en eux la vérité de leur vie toute reçue et toute donnée désormais.

Extrait de Lumières dans la Bible (2020-2021)

Catherine Masson

Laïque dominicaine