Et toi, où en es-tu ?

À l’époque, l’Europe était droguée par l’afflux de richesses : François d’Assise a cru que Jésus-Christ était le Dieu de l’impossible. Plus tard, le monde fut pris dans une guerre politico-religieuse globale : Ignace de Loyola crut que Dieu pouvait faire toute chose nouvelle. Les gens mouraient sur les trottoirs de Calcutta : une disciple du Christ a été la consolation dont le Seigneur rêvait.

Quand je relis mon histoire, je vois des petits actes de bonté donnés par des proches ou des inconnus, grâce auxquels le Seigneur m’a sauvé. Il m’a fait passer du désespoir à l’espérance, quand j’étais enfant, lors de la mort de mon père, ou dans mes échecs scolaires. Dieu a fait du nouveau grâce à ces proches ou ces inconnus, Dieu a fait des choses plus grandes encore que ce qu’eux ou moi nous pouvions imaginer. Grâce à tous ces petits actes de bonté, je vis de Jésus-Christ aujourd’hui. Mon plus grand honneur aujourd’hui, c’est que ma vie puisse servir à Dieu, qu’elle puisse avoir du prix, du poids, de la fécondité dans une autre vie.

[…] Que se passerait-il si chacun de nous choisissait une tristesse du Christ — les illettrés, les enfants mal-aimés, les conjoints battus, les migrants sans amitié, les prisonniers sans perspectives — que chacun de nous priait chaque jour pour eux cette année ? Qu’est-ce qui changerait si nous tous nous donnions chaque semaine une heure de notre revenu et une heure de notre temps pour servir une de ces personnes ?

 

Extrait d’une méditation de frère Raphaël de Bouillé
Dominicain du Couvent de Lille